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Littérature : « Nuit sans nom » ou le cri d’une fille, un recueil poétique de Sékou Chérif Haidara

Dans son ouvrage, ce défenseur contre les abus à l’égard des femmes et étudiant de son état (UGLC-Sonfonia), Sékou Chérif Haidara a décrit le cri d’une jeune fille abusée par un groupe d’homme, pour qui la justice n’est toujours pas rendue. Ce sentiment d’amertume et de révolte à travers d’une femme, qui aborde la liberté, la fatalité, la nuit, l’obscurité, le sang et la raison du plus fort. Paru aux éditions L’harmattan-Guinée le 18 février au centre culturel franco-guinéen (CCFG), Sékou Chérif Haidara porte littéralement un regard critique sur la gestion des abus à l’égard de la gente féminine.
Ce recueil de poèmes est l’expression verbale d’une souffrance crue, profonde et viscérale que l’auteur s’interroge afin de faire un plaidoyer auprès des pouvoirs publics.  En présentant son ouvrage, l’auteur Sékou Chérif Haidara, étudiant en droit à l’Université de Sonfonia  est plus que jamais heureux. « Je rentre dans ce cercle très restreint des hommes littéraires, avec beaucoup de joie, parce que c’est un rêve que je nourrissait depuis fort longtemps, c’était une passion depuis très longtemps. Je me sens bien parmi ses sommités intellectuelles alors je me fais du bien » s’est-il réjouit.
Soucieux d’endiguer à ce phénomène, ce novice de la littérature guinéenne a interpellé les éventuels bourreaux contre cette pratique néfaste. « Ce message s’adresse aux bourreaux, je les interpelle sur le fait de par leurs actes détruisent la vie de beaucoup de jeunes filles. Je demande aussi aux parents d’accompagner leurs filles quand il y a ces cas de viols à défaut de les accompagner il ne faut pas les obliger à se perdre dit-il avant d’ajouter j’interpelle l’Etat d’accompagner les ONG qui militent dans ce sens à travers des appuis. C’est n’est  pas le viol en soit qui fait mal, ce sont les souvenirs que la victime en garde. Après le viol ce souvenir continu à hanter les victimes. Quand elle dort elle a l’impression de sentir le bourreau en elle» a indiqué Chérif Haidara.
En utilisant ce style poétique, Sékou Chérif Haidara estime que la jeune fille voulait s’exprimer dans un style qui ne trahit pas la vérité. La poésie étant une forme d’art qui consiste à pénétrer la vérité de l’homme. Il est évident qu’on ne peut pas dissocier une femme à la poésie, comme le souligne l’auteur « c’est la respiration de la femme débout ». A-t-il cité.
Président d’honneur, l’ex ministre de la culture et du patrimoine historique Amirou Conté dira « j’ai aimé la poésie depuis l’école primaire, malheureusement j’ai n’est jamais écrit un ver de poème, mais j’ai vu la plupart des poètes guinéens, je les connus avant de les voir face à face. La poésie est un genre littéraire important, c’est pourquoi je suis content que la nouvelle génération prenne le relais, parce qu’il y a longtemps on ne fait pas la poésie dans ce pays. Dans ce pays, la jeunesse doit comprendre qu’elle à sa part à l’édification de la nation, pas seulement en politique » a conseillé Amirou Conté.
Ce cri d’une jeune fille abusée qui revient sur les traces endolories de son viol est ici portée par la poésie. Persuadée que sa vie ne sera plus la même après cette perte irréparable, la jeune fille finit par se suicider pour mieux renaitre de ses cendres, tel un phénix.
Cet ouvrage de 94 pages, repartis en trois parties évoque l’épilogue triste d’une jeune fille abusée collectivement, sans pourtant autant obtenir justice. « Nuit sans nom » est  aussi l’expression de l’amertume et de la désolation contre les pratiques ignobles à l’égard de la couche féminine.
Amara Touré
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