Politique : Réconciliation-vérité, cohésion sociale et paix
La Guinée qui se trouve au tournant de son histoire, aborde sans ambages, une étape décisive de la transition : les Assises nationales organisées par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation dont le point d’orgue reste la vérité, le pardon, l’acceptation, la refondation de l’Etat…le tout couronné par la réconciliation. Cette rencontre nécessite absolument le dialogue social que notre Rédaction vous livre dans cette parution, une première partie de la quintessence ou du sens même du dialogue républicain. Le privilégier et en faire bon usage, permettra aux acteurs de la vie nationale de parvenir à des identités de vues, à des consensus pour convenir des actions communes à entreprendre.
Chose promise, chose due. Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya avait promis en fin décembre 2021, d’organiser des assises nationales pour trouver solution aux problèmes qui assaillent ce beau pays, la Guinée. Alors la tenue de ces assises ou la relance du dialogue social, suscite actuellement des commentaires des citoyens de tout bord, qui estiment d’ailleurs que cette initiative demeure un creuset pour réconcilier les Guinéens et asseoir une véritable culture démocratique en Guinée. Et cela n’aboutira au consensus, qu’en acceptant de dialoguer, gage certain de réussite d’une nation.
Au fait, l’intérêt du dialogue des différents acteurs de la vie nationale à travers ces assises, devra être fondé sur la compréhension, l’appropriation et la mise en œuvre des mécanismes prévus à cet effet par la Charte de la Transition. C’est dire que cet espace de concertation qui permet des échanges et des ébats entre les acteurs politiques, la société sociale, le syndicat, l’administration… demeure un des facteurs essentiels pour définir des actions nécessaires en vue d’instaurer un climat de compréhension et d’acceptation. Un tel dialogue aura naturellement l’avantage de favoriser l’émergence d’un climat permanent aux participants de librement adhérer aux propositions faites par les uns et les autres. Et compte tenu de l’enjeu de ses assises, il est de la responsabilité de chacun des acteurs d’écouter et de parler aux autres dans le but de se faire comprendre. Cela mérite absolument d’être cerné à fond.
Toutefois, retenons que le dialogue social est l’ensemble des communications verbales, écrites et gestuelles qu’entretiennent les personnes vivant dans une société en vue de gérer efficacement des conflits d’intérêts et les contradictions ; mais aussi de faire évoluer et de consolider des identités de vue autour des questions majeures inhérentes à leur communauté. Cette gestion, dit-on, se fait par voie de participation et d’échange de vue et exclut dont le monologue. Autrement le dialogue se donne pour finalité d’exprimer, d’analyser, de délibérer et d’arbitrer les éventuelles contradictions.
Le dialogue qui permet de faire évoluer les mentalités dans le sens de l’édification d’une société basée sur l’acceptation de l’autre dans la différence, se construit suivant plusieurs modalités notamment autour de la communication écrite et de la communication verbale. Cette dernière est la caractéristique essentielle des communautés africaines qui font souvent recours à l’oralité.
Il y a donc de dialogue possible que s’il y a écoute de l’autre dans le cadre d’un débat d’idées fondé, non pas sur la passion mais plutôt sur la raison et l’objectivité. Cette exigence dénote toute l’importance qui peut –être attachée au dialogue qui du reste, favorise l’émergence et l’entretien d’un climat de compréhension entre les différentes composantes de la société autour des questions majeures déterminant le destin de la nation. Ces questions peuvent être d’ordre économique, culturel, social et politique. Il s’agit tout simplement de créer de véritables cercles de concertation permanente favorisant entre les populations de véritables échanges de vue, autour des préoccupations les concernant à l’effet de parvenir à des identités de vue, à des consensus pour convenir des actions communes à adoptées vis-à-vis de ce qui pourrait être constitutif de l’intérêt national.
Ibrahima Sory Bangoura