Des barrages, encore érigés

En terme de circulation routière, la nationale Dubréka-Boffa-Boké, semble être le trafic routier le plus dense de la Basse Côte. De nuit comme de jour, de gros porteurs (camions DAF transportant du sable et autres), des voitures ordinaires ou autre engin roulant, circulent au préjudice des usagers de ce tronçon très animé.

Dans un passé lointain, malheureusement, les usagers de cette route, ont connu des tracasseries des hommes en uniforme qui, érigeant des barrages ici et là, contrôlaient ou arnaquaient ? Une question qui revient souvent sur les lèvres des citoyens.

Ces barrages, faut-il le rappeler, ont pourtant fait l’objet d’interdiction ou de suppression de la part du Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD) dès la prise du pouvoir par l’Armée. En tout cas, l’on se demande comment et pourquoi ces barrages sont-ils revenus ?

Pour se rendre à l’évidence, il suffit d’effectuer un déplacement sur Boké. Pendant la traversée, vous y constaterez la présence de ces cordes en des endroits où les commanditaires exercent leur propre boulot. Il reste à savoir si ces agents procèdent effectivement au contrôle des pièces des véhicules ou s’ils se content de rançons ? Seuls eux, peuvent nous dire franchement, ce à quoi ils s’attèlent.

S’agissant du contrôle, sommes tous unanimes, qu’ils le fassent en rase campagne et dans la règle de l’art c’est-à-dire en se référant au code de la route. Bien évidemment, pour nous mettre à l’abri d’éventuels problèmes ou accidents. En tout cas, tout chauffeur transporteur qui failli à la loi, doit être frappé de contreventions à payer au trésor muni de reçu délivré soit par les gendarmes soit les par policiers.

D’autre part, est-il recommandé de soutirer quelque chose aux pauvres chauffeurs qui se débrouillent à peine, non et non ! Et pourtant, c’est ce scénario que vivent quotidiennement les usagers de la Nationale Dubreka-Boffa-Boké. Mais, aucun chauffeur n’ose lever son petit doigt pour dénoncer ce comportement irrépréhensible. Tamba Robert Millimono, chauffeur de taxi, pratiquant ce tronçon, s’est confié à notre reporter en ces terme :

’’Tous ceux qui pratiquent cette route, ne savent à quel saint se vouer. Tant cette arnaque ou rançon appauvri les chauffeurs. Car, tous les jours, il y a un cota qu’il faut déposer à chaque barrage. Et cet argent qui devait être versé au trésor, va droit dans les poches des agents’’.

A la question de savoir, pourquoi les chauffeurs ne réagissent-ils pas à cette pratique qui avait tendance à disparaitre ? Tamba répond : ’’D’abord, nous ne sommes pas unis ; ce qui veut dire qu’on ne peut pas conjuguer nos efforts pour combattre ce fléau. D’autre part, notre syndicat qui devait nous défendre, est resté muet, pourtant bien informé, mais n’apporte aucune solution, ce qui est vraiment dommage’’, conclu le jeune Robert très remonté et qui veut changer maintenant son fusil d’épaules.

Alors, c’est au tour du CNRD, de jouer sa partition pour libérer les usagers de la Nationale Dubreka-Boffa-Boké qui payent une lourde facture pour rien.

Ibrahima Sory Bangoura