En recevant dans le cadre d’une interview exclusive les équipes de journalistes du bureau de presse de la Présidence de la République et du Quotidien national Horoya, le ministre de l’agriculture et de l’élevage, s’est dit confiant et rassuré quant à la volonté ardente du CNRD et du Colonel Mamadi Doumbouya de faire du secteur du développement rural une des priorités phares du développement socioéconomique de notre pays.
Ainsi, pour éclairer la lanterne des uns et des autres, le ministre Mamoudou Nagnalén Barry a tout d’abord dressé un état des lieux sur le secteur depuis sa prise de fonction.
Selon Nagnalén Barry, la présente rencontre avec la presse lui offre l’opportunité de s’adresser au peuple de Guinée tout entier pour lui dire ce que son autorité a trouvé comme patrimoine au ministère de l’agriculture ; et ce qu’il est en train lui de faire par rapport à la politique agricole de notre pays qui, de par sa potentialité naturelle devrait être un pays agricole au lieu d’être un pays minier que nous sommes aujourd’hui.
Pour M. Barry, les mines constituent encore un moteur de croissance économique tandis que l’agriculture et l’élevage occupent les 75% de la population guinéenne qui y tire l’essentiel de ses ressources des activités agrosylvopastorales (agriculture, élevage, la sylviculture).
Selon le ministre : « Nous avons trouvé un secteur agricole qui se cherche, un secteur agricole qui ne contribue pas à la mobilisation des recettes publiques, un secteur agricole qui ne contribue pas à la croissance économique, un secteur agricole qui, par contre a des populations engagées, un secteur agricole qui a beaucoup de projets non mis en œuvre dans les règles de l’art autrement dit, un secteur agricole aux politiques mal ordonnées et non adaptées. Un ensemble d’éléments ayant constitué pour nous des atouts.
Quand les initiatives sont là, elles ne sont pas bien gérées ou ne sont pas bien mises en œuvre. Alors l’équation devient plus facile pour celui qui veut mettre de l’ordre pour mieux encadrer, mieux adapter et de les faire vivre. Donc, on peut dire qu’on a trouvé un secteur non porteur mais qui avait tout le potentiel pour se développer. Et c’est ce que nous essayons de faire aujourd’hui sous l’impulsion du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya qui a dit clairement et a fait preuve dans ses actes que le secteur agricole est sa priorité. Il l’a dit au premier ministre et au pool économique et cela s’est traduit dans le budget du département qui a doublé en passant de 2 environ à 4,6%. Avec cet effort gouvernemental, nous sommes en train de mettre en place des politiques adaptées et nous avons grand espoir que la campagne qui commence bientôt sera une réussite ».
En abordant la question des grands chantiers ouverts, Mamoudou Nagnalén Barry précise :
En terme de chantiers, ce que nous avons essayé de faire depuis la formation de l’équipe du ministère en janvier, a essentiellement consisté à une visite de terrain d’abord en vue d’échanger avec les différentes populations, parler avec elles, ensuite les partenaires, les bailleurs et investisseurs, parler aux petits exploitants pour comprendre leurs problèmes. Et en comprenant les problèmes, en identifiant les vrais problèmes, nous avons pu prioriser afin de pouvoir concrétiser les mesures prises dans un bref délai.
Les chantiers sur lesquels nous sommes se résument à trois : Un chantier de digitalisation avec le potentiel de digitalisation et d’innovation fourni du secteur de l’agriculture. Nous l’avons fait dans le but d’attirer le plus grand nombre de jeunes dans le secteur agricole, un secteur considéré comme porteur de croissance.
Au-delà des différentes plateformes relatives à la digitalisation, nous en avons également lancé une plateforme de passation de marchés.
La troisième plateforme consiste à la gestion normale des courriers.
Nous sommes également en train de mettre en place un système de trekking qui consiste à mettre un GPS sur les véhicules et les matériels du ministère. En possession de tous ces éléments nous pouvons affirmer sans risque que l’espoir est permis dans un proche avenir.
L’autre chantier de la digitalisation est relatif à l’accès au financement. Car, nous avons trouvé ici le fonds de développement agricole qui avait été créé sur papier et dont le montant global frôlait les 150 millions gnf qui existaient virtuellement. Ce montant est passé de 150 millions à 200 milliards de nos francs, grâce à la volonté du chef de l’Etat, colonel Mamadi Doumbouya qui en fait de l’agriculture une priorité. Ce fonds servira de prêts pour la mise en valeur des projets agricoles initiés par les jeunes étudiants par exemple évoluant dans les écoles agricoles à Faranah, à Koba, à Dalaba, Mamou sans oublier ceux qui ne sont pas dans les écoles.
L’objectif du gouvernement, est de financer au moins 1000 entrepreneurs agricoles cette année. En dehors des 200 milliards du BND, quelques 50 millions de dollars sont déjà mobilisés pour les 3 prochaines années. Un contrat déjà signé et l’argent disponible pour financer le secteur agricole. Ce qui veut qu’il y aura suffisamment de ressources pour faire des prêts aux agriculteurs. Notre chantier financier est un chantier très important, c’est probablement le plus grand chantier du ministère et peut-être le chantier d’accès au financement du gouvernement sous la conduite du premier ministre, chef du gouvernement, Mohamed Béavogui sur instruction du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya pour dire que les paroles seront liées aux actes.
Concernant le chantier de la production, les petits exploitants seront appuyés. Il faut rappeler que c’est les petits exploitants qui ont nourri la Guinée pendant des décennies. Notre pays est l’un des rares et triste pays au monde qui n’a aucune grande entreprise agricole privée. Vous, GAC, la SAG, la CBG, mais vous n’avez aucune grande entreprise agricole privée. Nous avons la compagnie cotonnière de Kankan qui est publique, SOGUIPAH également. Donc, ce sont ces petits exploitants guinéens qui ont nourri la Guinée jusqu’à présent et c’est grâce à eux que 65% de notre consommation en riz est locale. C’est grâce à eux qu’on a des oignons, des tomates, de la viande, des œufs. Donc, c’est important de les accompagner, raison pour laquelle une partie importante de prêts leur sera accordée.
Ibrahima Sory Bangoura