C’est le 2 octobre 1958 que la Guinée accède à son indépendance. Sékou Touré, alors très populaire dans son pays comme dans les pays d’Afrique, en devient le président premier président, il prône le panafricanisme, ‘’la décolonisation intégrale de toutes les structures du pays’’ et la mise en place d’une société socialiste.
La colonie française de Guinée devient indépendante le 2 octobre 1958 après que le député Sékou Touré a appelé ses compatriotes à voter non au référendum instituant la communauté française. Le général de Gaule, président de la République française à l’époque, fait évacuer aussitôt les français présents sur place et abandonne le nouvel Etat à son sort.
Ahmed Sékou Touré fut le premier président de la République démocratique de Guinée, entraine très vite son pays dans un chaos innommable sous le prétexte d’instaurer une version africaine du socialisme.
Le pays est désigné d’après le nom donné au golfe qui court du Sénégal à l’Angola et borde les principales régions forestières du continent africain. Il a 250.000 Km2 et 13 millions d’habitants très majoritairement musulmans. Sa capitale est Conakry, sur la côte Atlantique mais son histoire s’est forgée dans l’intérieur, en particulier dans le massif du Fouta Djallon.
Tout s’est joué le 25 août, puis le 28 septembre 1958. Revenu aux affaires en mai 1958, le général de Gaulle veut doter la France et ses possessions d’outre-mer d’une nouvelle constitution, qui dote la métropole d’un régime davantage présidentiel.
Le jour de l’indépendance est la fête nationale de la Guinée commémorant la déclaration d’indépendance de la République de Guinée du 2 octobre 1958, vis-à-vis de la France. Ce jour est l’occasion de fêtes et de cérémonies célébrant l’histoire du pays, son gouvernement et ses traditions. Se déroulent notamment des défilés appelés parades, des carnavals des pique-niques, des concerts musicaux, etc.
En mai 1958 le général de Gaulle au pouvoir en France entreprend une tournée africaine pour proposer aux colonies le statut de la communauté dans la nouvelle constitution. Le 25 août 1958, Ahmed Sékou Touré et ses compagnons rejettent la proposition avec son discours historique : « Il n’y a pas de dignité sans liberté, nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage. »
Le général de Gaulle répond que la France ne s’opposerait pas à la décision et la Guinée doit tirer les conséquences de son choix lors du référendum du 28 septembre 1958. La Guinée est la seule à rejeter la constitution et notamment son titre consacré à la communauté, et proclame son indépendance dès le 2 octobre 1958. Sékou Touré devient chef du gouvernement et une constitution est adoptée le 10 novembre 1958. Un drapeau et un hymne national sont adoptés.
Ahmed Sékou Touré, né le 9 janvier 1922 à Faranah en Guinée et mort le 26 mars 1984 à Cleveland aux Etats-Unis. Si tout chef historique de la stature du disparu suscite inévitablement des interprétations contradictoires, rarement dirigeant africain aura, comme Sékou Touré, déchainé autant de passions extrêmes. Cela tient sans doute à la fois à des raisons historiques, à l’ambiguïté du personnage et à sa stature charismatique.
Sékou Touré, qui est pressenti pour diriger l’Organisation de l’unité africaine, éprouve un malaise le 25 mars 1984. Transporté d’urgence à Cleveland, en Ohio, il est opéré au cœur mais meurt pendant l’intervention. 40 jours de deuil national sont décrétés pour honorer sa mémoire. Le corps du défunt est rapatrié en Guinée et ses funérailles ont lieu le 30 mars.
Selon la constitution, un nouveau président doit être élu dans les 45 jours suivant la mort de Sékou Touré. Mais le 3 avril, un groupe d’officiers de l’armée, dirigé par Lansana Conté, orchestre un coup d’Etat et s’empare du pouvoir. Lansana Conté suspend la constitution, dissout le parti unique et impose un couvre-feu. Le lendemain, la junte militaire promet de favoriser la libre entreprise et de respecter les droits humains.
Le 5 avril, le colonel Lansana Conté devient président et crée le Military Committee for National Rectification (MCNR). Composé de 18 membres, il représente les trois principales tribus du pays : Fulani, Malinké et Sousou. Conté accélère le virage libéral entreprit par feu Sékou Touré à la fin de son règne. En 1993, il sera élu président lors d’une élection multipartite.
Né le 30 novembre 1934 à Moussayah Loumbaya et mort le 22 décembre 2008 à Conakry. Il était président de la République de Guinée de 1984 à 2008, sois 24 ans de règne. D’origine Soussou, il intègre l’armée française en 1955, et participe à la guerre d’Algérie.
La Guinée a été dirigée pendant 26 ans par le socialiste Ahmed Sékou Touré (1958-1984). Après une première victoire électorale en 1993, Lansana Conté revient devant l’électorat le 14 décembre 1998. Il se retrouve face à quatre candidats, dont deux qui étaient sur les rangs lors de la présidentielle de 1993. Il s’agit du l’économiste Bâ Mamadou Boye, du nouvellement fondé Parti du renouveau et du progrès, et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée.
La formation politique du président Conté, le Parti de l’unité et du progrès, est composée en majorité de l’ethnie Soussou qui ne représente que 15% de la population. Lansana Conté est mort à l’âge de 74 ans.
Il avait un courage rare, et d’une bravoure toute militaire, l’ancien tirailleur sénégalais a refusé jusqu’au bout de se laisser abattre. Digne dans l’épreuve, soucieux de n’afficher le moindre signe de faiblesse, Conté a passé les dernières années de sa vie en supportant en silence douleur. En proie à des comas diabétiques récurrents, responsables de troubles répétés de la mémoire, incapable de trouver le sommeil, il se levait en plein nuit pour aller s’assoir dans un fauteuil sous un arbre au milieu de sa résidence de Wawa, son village, à quelque 100 km de Conakry. La maladie l’avait coupé de tout, et avait complètement chamboulé ses habitudes.
A sa mort le 22 décembre 2008, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigé par le jeune capitaine, Moussa Dadis Camara, également appelé Moise Dadis Camara depuis sa conversion au catholicisme en 2010. Né le 1er janvier 1964 ou le 29 décembre 1968 à Koulé, est un officier militaire et homme politique guinéen.  Il entre en politique à la mort de Lansana Conté, le 22 décembre 2008, lorsqu’il annonce à la télévision guinéenne la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution. Le 24 décembre 2008, il est proclamé par les forces armées président de la République.
Le 15 janvier 2010, il renonce au pouvoir, officiellement pour des raisons de santé. Sous son mandat s’est déroulé le massacre du 28 septembre 2009. Blessé à la tête en décembre 2009 par son aide de camp, Aboubacar Diakité ‘’Toumba’’, il est hospitalisé au Maroc puis au Burkina-Faso, et qui ses fonctions de président.
Après le fusillade, Sékouba Konaté prend les commandes du pays. Né le 6 juin 1964 à Conakry, est un militaire et homme d’Etat guinéen. Général d’armée, il est président de la République de Guinée par intérim de janvier à décembre 2010.
Félicité par les grands de ce monde pour son action à la tête de la Guinée, respecté par les dirigeants africains. Sékouba Konaté prudent, équilibriste, trop soucieux de ne pas être accusé de partialité, le général a pris son temps. Depuis l’accession au pouvoir d’Alpha Condé en 2010, s’est écarté complètement du pouvoir.
Alpha Condé est né le 4 mars 1938 à Boké en Basse-Guinée, il fut le président de la République de Guinée du 21 décembre 2010 au 5 septembre 2021.
Opposant historique des deux premiers présidents de la Guinée, Ahmed Sékou Touré et Lansana Conté, il est à l’origine du Mouvement national démocratique (MND), qui devient par la suite Unité, justice patrie (UJP), le Rassemblement des patriotes guinéens (RPG, le Rassemblement du peuple de Guinée, puis le RPG-Arc-en ciel. Il se présente sans succès aux élections présidentielles de 1993 et 1998.
Il remporte l’élection présidentielle de 2010, obtenant 52,5% des suffrages exprimés au second tour face au candidat de l’Union des controversée lui permettent de briguer un troisième mandat, il est réélu une nouvelle fois, recueillant 59,5% des suffrages dès le premier tour.
En 2021, alors qu’il est accusé de dérive autoritaire, voire de s’être mué en dictateur, Mamadi Doumbouya procède à son arrestation et à sa destitution lors d’un coup d’Etat.
Cet ancien légionnaire français était un proche d’Alpha Condé. Il vient de renverser le régime dont il devait assurer la sécurité. Désormais homme fort du pays vient de promettre un gouvernement d’union nationale et une transition pacifique.
Pour la petite histoire, le maréchal Idriss Déby avait conseillé à Alpha Condé de créer une force spéciale, afin de parer à l’éventuelles menaces terroristes sur son territoire. L’ex-chef d’Etat guinéen va suivre en effet les conseils du maréchal. Il va mettre en place cette nouvelle unité chargé de protéger le régime. Le commandant de cette force va être confié en 2018 à un homme, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, l’un de ses chefs militaires de confiance. Le parcours de l’officier guinéen inspire alors confiance. Formé par les français, l’homme est aperçu comme ayant un solide parcours militaire derrière lui.
Il est originaire de Kankan, dans l’est du pays, et appartenant du groupe malinké comme Alpha Condé, Mamadi Doumbouya s’impose rapidement de sa stratégie militaire. Entre 2012 et 2013, il est envoyé à l’école d’application de l’infanterie à Thiès, au Sénégal, afin d’y suivre le cours de formation des futurs commandants d’unité. A son retour en Guinée, il est promu au grade de lieutenant.
Dès lors, ce colosse au physique d’athlète de haut niveau, entame un véritable ballet de formations qui le conduit notamment à l’Académie de sécurité internationale en Israël, ou encore à l’Ecole d’Etat-major de Libreville, au Gabon. En 2017-2018, il intègre la 25ème promotion de l’Ecole de guerre française.
A son retour en Guinée, 2018, Mamadi Doumbouya est non seulement promu lieutenant-colonel, mais il se voit également confier la création et la direction du bataillon des forces spéciales. Cette année-là, il participe à une formation organisée au Burkina-Faso par l’armée américaine, et réservée en particulier aux commandants des forces spéciales de la régions w. Et depuis le 5 septembre 2021, il est le président du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), chef de l’Etat, chef Suprême des Armées guinéens et président de la République de Guinée.
Ibrahima Sory Bangoura