Les putschistes ont également annoncé la fermeture des frontières, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.
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Après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, sur le plateau de la radiotélévision du Burkina Faso, vendredi 30 septembre, peu avant 22 heures.
Le capitaine Ibrahim Traoré a lu un communiqué annonçant la mise à l’écart du chef de la junte Paul-Henri Sandaogo Damiba, au pouvoir depuis un coup d’Etat le 23 janvier 2022, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution, ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre. Un couvre-feu de 21 heures à 5 heures est aussi mis en place.
« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire. Les lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu se sont aggravées sous la transition, compromettant aussi les opérations à caractère stratégique » a déclaré l’un des putschistes, à la télévision, rapporte la journaliste du Monde Afrique Morgane Le Cam.
Putsch au #Burkina – ce soir à la RTB : « Nous avons décidé ce jour 30/09/22 de déchoir le lieutenant-colonel Damib… https://t.co/42A2A2VRDu
— MorganeLeCam (@Morgane Le Cam)
Le nouvel homme fort du pays, désigné président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » (MPSR, organe dirigeant de la junte), est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, a-t-il ajouté.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat fin janvier, promettant de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par de sanglantes attaques jihadistes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le Nord.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés aux jihadistes d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l’est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Le Monde avec AFP et Reuters