Pour doter le secteur foncier guinéen de réformes efficaces, garantissant la sécurité foncière, la préservation des domaines de l’Etat, la promotion des investissements publics et privés en milieu rural et urbain ainsi que le développement des activités de production économique, c’est l’objectif des travaux des états généraux.sur le foncier guinéen, lancés ce lunfi, 14 novembre 2022 à Conakry par le premier ministre Dr Bernard Gomou.
Ces travaux se dérouleront du 14 au 17 novembre prochain au palais du peuple de Conakry. Ces journées de réflexion et de proposition de solutions, visent à doter le secteur foncier guinéen de réformes efficaces, garantissant la sécurité foncière, la préservation des domaines de l’Etat….
Durant ces quatre journées de travaux, les principales problématiques, enjeux, défis, les mesures visant une meilleure cohérence des mécanismes de règlement de conflits, les informations, bonnes pratiques de la gouvernance foncière seront identifiées et diagnostiquées.
« Ces états généraux sont le début d’un processus, il va falloir qu’on aille jusqu’au bout, nous ne sommes qu’au début. Nous allons, pendant ces journées, poser le diagnostic, élaborer et travailler sur les documents. Mais après ça, il faut que l’application sur le terrain, se fasse. C’est ce qui va changer beaucoup de choses. Je me réjouis du début mais je serai encore plus content quand j’aurai les réformes textuelles en main et que l’application sur le terrain soit aussi une réalité. Ces journées regroupent beaucoup d’experts et beaucoup d’autres participants qui regorgent, chacun, des qualités. Je demande aux guinéens d’accepter et d’appliquer les réformes qui sortiront de ces états généraux du foncier. Notre objectif au sortir de cette activité, c’est d’arrêter l’anarchie dans le milieu du foncier », a soutenu colonel Ibrahima Sory Bangoura, ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire.
Ces états généraux réunissent, outre l’Etat guinéen, des partenaires techniques et financiers, des partenaires privés.
Le représentant pays de l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Dr Guy Albert Gbèhouno a réitéré l’engagement de son institution à soutenir l’Etat guinéen.
Voilà pourquoi, il a procédé en pleine seance de, travail , à la signature avec le ministre de tutelle, d’un accord de financement de 218.000 dollars , afin de faciliter et accompagner la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de ces états généraux du foncier guinéen.
Le premier ministre, Dr Bernard Goumou, avant de lancer officiellement cette activité, a invité les participants à faire un travail sérieux car, selon lui, un foncier sécurisé et accessible favorise et rassure les investisseurs aussi bien publics que privés.
« En Afrique, la faiblesse des Etats et des gouvernants de ce secteur est à l’origine des nombreuses crises et de conflit entre les communautés. Vous allez constater que près de 70% des conflits devant les cours et tribunaux sont consacrés au litige foncier. Parce que, notre registre foncier est en panne. Moins de 25% des parcelles et domaines fonciers ont un titre. La situation est d’autant plus critique que la pression sur le foncier urbain, le foncier rural, le foncier maritime et les domaines publics s’accentue avec la croissance démographique, l’extension de l’urbanisation, des surfaces cultivables et des exploitations minières. Il est donc primordial qu’un état des lieux et une analyse objective de la situation foncière en Guinée soient faits en vue de formuler des recommandations dont la mise en œuvre permettra à tous, d’avoir accès à un foncier sécurisé. (…). Un foncier sécurisé et accessible favorise et rassure les investisseurs aussi bien publics que privés. (…). La diversité et l’expertise des acteurs que constituez nous rassurent sur la qualité des conclusions auxquelles vous aboutirez. Seule la mise en place en place d’une administration efficace du domaine foncier, dotée d’un système efficient d’enregistrement en harmonie avec la digitalisation, permettra de garantir la sécurité des jouissants en droit de propriété », a-t-il lancé.
Pour sa part, le représentant de la société civile à cette cérémonie de lancement, Macky Bah, convaincu du fait que « ces états généraux permettront d’échanger les expériences », se dit confiant qu’ils « apporteront des réponses aux problèmes du secteur foncier ».
A cet effet d’ailleurs, un mémo dans lequel sont consignées les recommandations de la société civile, a été remis aux autorités guinéennes.
Ams Toure