Des enfants continuent de traîner dans les rues de la capitale. Ils passent en longueur de journée, une vie quotidienne triste. En ce moment de la mondialisation, ils devraient plutôt être occupés à  faire autre chose pour leur développement personnel.
Ces enfants nons scolarisés ou qui ont abandonné les études à un niveau bas nous expliquent leur quotidien :
Ibrahim Sow, élève en 1ère année au quartier Kissosso: « j’ai 12 ans et j’ai abandonné les études en 1ère année par la faute de non payement des frais de scolarité et les écoles  publiques sont  loin de  notre secteur . Mon père a  deux femmes et dix enfants, 6 enfants de ma mère et quatre de ma marâtre. Mon père est  un chauffeur de  profession. Mais, il  peut faire  des mois sans  venir  à la maison. Quand on m’a renvoyé de l’école pour non payement . Un ami m’a souffle à l’oreille d’aller ramasser des anciennes  chaussures et des fils en cuivre qu’on pouvait se procurer  beaucoup d’argent en longueur de  journée. On revend un kilogramme de fil de cuivre ou les anciennes chaussures  à 1000 gnf. Pendant la  journée, on peut gagner entre 30.000fg et 50.000gnf selon ton  courage. Je donne l’argent à ma mère pour préparer le  riz ou elle achète quelques choses à  manger. Je veux  retourner à l’école. Mais  mon père  nous a abandonné depuis longtemps et ma maman aussi passe la journée à la maison sans rien faire ».
De son côté Alsény Camara non scolarisé, ramasse des fils de  cuivre à la casse d’Enta dans la Commune de Matoto : »chaque jour,  je sors à 6h du matin pour chercher des fils de fer en cuivre avec une pince en main. Je profite dans des vieilles voitures, des fois même une voiture en bon état s’il n’ya pas quelqu’un  à côté. On peut  couper vite et prendre la fuite. Mon père a  trois femmes et  beaucoup  d’enfants dont j’ignore le nombre. Il sort tôt et  rentre tardivement la nuit. Il vient a la maison et il ne donne pas le prix du petit  déjeuner. Je suis orphelin de mère. En ce qui concerne  ma scolarité, mon père  dit qu’il  n’a pas  d’argent pour payer.
Je veux retourner à l’école tout en continuant à  chercher de l’argent pour  m’habiller et manger à ma faim. Un kilogramme de fils de cuivre coûte 25000gnf.
Alors, si j’ai 2 ou 3 kilogramme pendant  une journée qui n’est quand même pas facile ».
Pour sa part, Mohamed Camara non scolarisé revient sur  son  quotidien : »je suis  avec ma tante. Mais elle passe la journée au marché de  Madina et elle n’a pas d’enfant. Elle sort tôt le matin et revient tard  la nuit.  Elle m’a fait rentrer au garage  et je profite de son absence pour ramasser ses objets. Je profite vite le matin avant d’aller au garage, des fois ils revendent à mon insu et le soir  je reçois ma part. Alors ils sont  mieux  placés pour  vous expliquez ».
Lansana Camara