Sous l’égide du Ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat l’évènement littéraire annuel, dénommé les 72 heures du livre a été lancé ce dimanche 23 avril  à Conakry par les éditions Harmattan Guinée.

Un rendez vous culturel qui aura connu ce dimanche soir la mobilisation des acteurs du livre guinéen et de l’étranger, dans un contexte particulièrement marqué par l’africanité. Cette 15ème édition a pour thème central « Afrique, littérature et identités » avec les composantes du livre de la Guinée, de l’Afrique et outre Atlantique.

Dans cette ambiance festive, la soirée a été inaugurée par un récital d’une troupe béninoise, dédiée au légendaire poète et président sénégalais Léopold Sedar Senghor ‘’ une nuit de Senghor’’, qui illustre le contraste de la négritude dans un monde confronté aux préjugés.

En parfaite harmonie avec l’évènement, le Secrétaire du Ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat et représentant du ministre de tutelle Fara François Millimono a souligné la pertinence de l’évènement.  « Afrique, littérature et identités est une parfaite illustration… institutionnelle de ce salon du livre. La Guinée, le Benin et Haïti trois pôles de cultures de portée commerce triangulaire, qui a vu des millions d’être humains brutalement arrachés de l’affection de leurs familles, déportés et vendus outre Atlantique pendant plus de trois siècles, un passé douloureux qui nous font réfléchir » a-t-il rappelé.

Poursuivant, il  a mis l’accent sur les valeurs cardinales face à notre histoire en relation avec la 1èreRépublique noire hors de l’Afrique le Haïti. « Les 72 heures du livre de Conakry permettront de mettre en perspectives l’exigence d’humanité et d’universalité devant lesquelles nous devons faire face. L’Afrique à sa partition a joué pleinement dans cette déconstruction et reconstruction d’un monde nouveau pour l’humanité. Force est de reconnaitre que si Haïti porte en lui le fils de l’Afrique, l’Afrique a aussi dans son ADN une bonne part de cet occident que lui-même ne peut nier aujourd’hui son patrimoine africain » a martelé  François Millimono  Secrétaire général du Ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat.

Le livre plus que jamais un outil de diplomatie culturelle, avec Benin comme pays invité d’honneur  par la voix de son représentant Kouadjo zotti Florent  salue les valeurs de 72 heures du livre et exhorte les africains à l’unité. « Les 72 heures du livre est une opportunité de mettre l’accent sur notre histoire et notre passé » affirme t-il de substance.

Comme pays invité spécial, le Haïti représenté par le journaliste franco haïtien Philomé Robert a plaidé dans son allocution un soutien indéfectible des africains  à l’égard des frères haïtiens.  « Je profite de cette tribune de rappeler trois éléments fondamentaux. Haïti est la fille ainée de l’Afrique, des siècles de déportation, d’isolement et d’être abjecte au pluriel, Haïti est africain et restera. C’est sur cette terre africaine aujourd’hui que je vois qu’Haïti a besoin de sa maman. Vous en connaissez certainement les raisons … nous ne souhaiterions pas que l’Afrique oublie Haïti, nous souhaitons que les africains se solidarisent davantage envers Haïti, parce que c’est un pays qui traverse aujourd’hui un moment difficile. Haïti est menacé de disparition et les haïtiens qui sont africains ont besoin de tous les soutiens de leurs frères africains » a-t-il indiqué.

Ces évènements seront ainsi ponctués par une caravane littéraire vers la ville invitée d’honneur Boffa, une ville chargée d’histoire, autrefois épicentre du commerce des esclaves.

Amara Touré