Depuis l’indépendance le 2 octobre 1958, plusieurs événements ont marqué l’histoire de notre pays, la Guinée. Parmi lesquels figure le triple historique du Hafia FC dans les années 77, les ballets africains et sans oublier aussi feu Sory Kindia Kouyaté, l’homme à la voix de réconciliation.
Premier chanteur griot à avoir acquis une renommée internationale dès la fin des années 50. Né le 25 août 1937 à Manta, dans la sous préfecture de Bodié (ville de Dalaba, à plus de 400 km de la capitale Conakry, le joueur de koni (ngoni) et époustouflant soliste vocal, Ibrahim Sory Kouyaté aka Kouyaté Sory Kandia, laisse derrière lui un large répertoire inspiré des grands airs de la musique mandingue. Poète, philosophe, historien, auteur-compositeur, surnommé la “voix d’or du Mandé”.
Il était un artisan dans l’apaisement des tensions de guerre sous la houlette de camarade Ahmed Sékou Touré en 1975 par ses récits et la maîtrise de l’histoire des deux pays du même empire autrefois, divisé par les colons. Il arrive à faire embrasser deux chefs d’État celui de la Haute-Volta Burkina Faso actuel de Sangoulé Lamizana et le Mali de Moussa Traoré.
Il s’engage auprès d’Ahmed Sékou Touré avant et pendant l’indépendance, en tant qu’ambassadeur de la révolution par la musique, en tant que la voix de la révolution, représentant de la Guinée aux Nations unies, à travers l’Afrique et derrière le rideau de fer.
Sory Kindia Kouyaté était issue d’une grande famille des griots, descendant de Balla Fasséké Kouyaté. Issue d’une famille de conteurs, il quitte la cour royale d’un dirigeant local pour rejoindre une communauté d’artistes et du futur président de la Guinée indépendante.
En 1977, feu Sory Kindia Kouyaté participe au FESTAC77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos au Nigeria qui avait réunit 66 pays. Il avait effectué le pèlerinage à la Mecque successivement en 1973, 1974 et 1975 avec ses sept enfants ainsi que ses deux femmes.
Kouyaté Sory Kandia disparaît le 25 décembre 1977, sept ans après avoir reçu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros en France. Auteur, compositeur, joueur de ngoni, cet immense soliste vocal surnommé « la voix d’or du Mandé » laisse derrière lui un large répertoire inspiré des grand Sory Kandia Kouyaté a joué un rôle pionnier majeur dans la diffusion de la musique mandingue. La compilation la voix de la révolution, qui lui est consacrée, restitue cette dimension historique, à la fois artistique et politique, permettant du même coup à l’œuvre du Guinéen disparu en 1977 de ne pas sombrer dans l’oubli.
Ibrahima Sory Bangoura