La mise en place des conseils de quartiers et districts issus des élections communales et communautaires du 4 février 2018 en Guinée, n’est toujours pas à son aboutissement. Presque deux ans après l’installation des maires et leurs conseillers communaux, celle des chefs de quartiers et districts n’est pas effective.

Ce lundi 29 juin, une réunion technique sous l’égide de Ministères de l’Administration et de la décentralisation a eu lieu au palais de colombe.

A l’entame, le Ministre de l’Administration du territoire et de l’Administration Général Bouréma Condé a précisé que «conformément au décret du président de la République, le Pr Alpha Condé, instruisant le ministre de l’Administration du territoire et de l’Administration, nous avons adressé à toutes les formations politiques, ayant pris part aux élections communales du 4 février 2018, des courriers les invitant à se présenter devant une commission que j’ai mise en place, avec le relevé des résultats dans les différents quartiers et districts de la Guinée pour que nous puissions mettre en exécution ces instructions »

Poursuivant son intervention, M. Condé a manifesté sa joie de « recevoir pratiquement l’ensemble des partis invités au lancement de ces travaux techniques. »

A l’en croire, certains sujets qui assaillent le monde politique peuvent trouver solution. « Puisque nous croyons savoir que chaque formation politique à ses propres résultats dans les quartiers et districts. La CENI qui fait ces compilations à travers les commissions administratives de centralisation des votes de résultats (CACV) au niveau communal, auraient mis du temps à démêler l’écheveau au niveau des districts et des quartiers, mais au niveau de ces entités politiques, cela peut aller assez rapidement, c’est à cette stratégie, que nous avons fait appel pour que chacun vienne avec ses résultats dans sa circonscription » a expliqué Général Bouréma Condé.

Soucieuse de trouver un terrain d’entente, Mme Tamar Thiam de l’UFR s’est prononcée.

« Nous sommes là pour trouver un consensus avec la CENI, le MATD et l’ensemble des acteurs qui ont pris part aux élections communales passées afin de pouvoir respecter l’article 104 du code électoral, qui dit que les conseils de districts et les conseils de quartiers sont des sous sections des communes urbaines et rurales. Ce n’est pas de mettre l’huile au feu, mais je suis obligée de rappeler que la volonté politique n’existait pas » pour l’installation des chefs de quartiers et districts, argumente-t-elle.

« C’est ce qui a fait que jusque-là, le travail n’est pas fait. Tout ce qui nous reste maintenant est que l’organe de gestion électorale qui est la CENI, nous sorte les résultats au niveau des bureaux de vote dans les quartiers et districts, parce que, c’est seulement à partir de cela, que nous pourrons installer ces chefs de districts et quartiers ».

La représentante de l’UFR est remontée contre l’absence des résultats de la CENI.

«Ils ont les résultats, ils ne peuvent pas nous dire qu’ils n’ont pas les résultats. S’ils n’en n’ont pas, cela voudrait dire qu’ils ont mis alors les résultats de côté pour sortir des résultats fictifs et installer les maires et des conseillères sur cette base. On ne peut pas avoir les résultats de la Commune, sans avoir les résultats des bureaux de votes, des quartiers et des districts » a lâché Mme Tamar N’Diaye.

De son côté, Aliou Condé, vice-président des affaires politique de l’UFDG dira que « le ministre a planté le décor, en nous disant qu’on n’est pas venu pour une réunion de Comité de suivi, donc pour dialoguer, mais on est venu pour une séance de travail » dit-il.

«L’objet de travail c’était la mise en place des chefs de quartiers et districts, il nous a lu des différents articles qui concernent sur le codes électorale et celui du Code des collectivités et maintenant, il nous a demandé de nous retrouver avec la commission technique pour voir concrètement comment le travail doit ce faire. Donc, dans les débats, il était avéré que les listes n’étaient pas disponibles au niveau du ministère de l’administration du territoire. Il n’a pas les résultats sorti des urnes et comme c’est le cas au niveau des partis politiques, chacun réclame la victoire. Donc, il est mieux que ça soit un organe indépendant qui donne des résultats » propose le vice-président chargé des affaires politiques de l’UFDG.

Des tractations ont été houleuses non seulement du point de vue statistique mais aussi idéologique entre les acteurs politiques.

A préciser que les conseillers seront choisis en fonction des critères ci-après : 1000 habitants, 6 conseillers, de 1001 à 2000 habitants, 7 conseillers; de 2001 à 5000 habitants, 9 conseillers; de 5001 à 7000 habitants 11 conseillers; de 7001 à 10000 habitants 13 conseillers; au-delà de 10000 habitants 15 conseillers seront également désignés conformément à l’article 3 du code des collectivités.

Toutefois, la République de Guinée compte désormais, 579 quartiers et 3842 districts.

Par Amara Touré