Pour apporter sa contribution à la lutte contre les violences conjugales faites aux femmes et le mariage précoce, Ismaël Badji dresse dans son roman « le destin de Diariana » un tableau amer auquel, les femmes sont exposées aux méfaits de la société traditionnelle africaine voire musulmane axés sur les violences basées sur le genre. Dédicacé le mercredi 27 janvier à Conakry et paru aux éditions Harmattan-Guinée, l’auteur Badji de la nationalité sénégalaise relate de façon substantielle, le triste destin d’une jeune femme (Diariana), épousée contre son gré, au détriment d’une belle carrière qu’elle aurait dû avoir.
Victime du mariage forcé, Diariana quitte Conakry pour Dakar où elle rejoint son domicile conjugal. Elle tombe d’abord sous le charme de ce bel homme qu’est Boubacar, son mari. Mais au fil des années elle découvre un homme impulsif, colérique et violent.
Dans sa présentation, l’auteur Ismaël Badji a exhorte l’ensemble de la société à en faire autant. « Je pense que dans le cadre des violences faites aux femmes, les femmes ne devraient pas les seules qui doivent élever la voix pour lutter contre ces pratiques. Lorsque je dis la violence, il y a les femmes et les hommes, parce que ce sont les principaux acteurs de ces violences. Aujourd’hui c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me positionner en tant défenseur et élever ma voix là où celle les femmes ne peuvent pas arriver bien sûr, essayer de faire parvenir nos doléances, sensibiliser et conscientiser par rapport aux dommages qui découlent de ces violences. La plupart des femmes qui sont données dans le cadre des mariages forcés ou arrangés, les conséquences sont dramatiques, tels : le suicide dit-il avant d’ajouter « d’aujourd’hui c’est une opportunité pour moi à travers ce livre, faire ce plaidoyer pour les femmes qui sont nos partenaire et qui sont l’épine dorsale de la société » a-t-il indiqué.
Cette œuvre de plaidoyer, met également en lumière l’aspect psychologique et mental des femmes victimes de ces pratiques néfastes, qui sont le plus souvent séquestrées et battues par leurs maris.
Présidente d’honneur à la dite cérémonie, Cynthia Petrigh, conseillère pour la paix et de développement aux Nations unies en Guinée dira « c’est un livre vraiment courageux en abordant un telle problématique. Qui sait ce que vivent les femmes dans leurs foyers, dans leurs familles, dans leurs corps et dans leurs esprits. Au Cameroun où j’ai récemment travaillé, dans les zones de l’extrême nord, les femmes sont victimes d’une double violence : la violence de Boko Haram mais aussi toutes les violences qu’on les inflige au nom de la tradition. L’interdiction pour la propriété et même les violences physiques. Des associations des femmes ont mis en place des programmes intelligents pour redonner leur dignité au survivantes à travers l’alphabétisation, la sensibilisation aux droits, aux devoirs et la connaissance de leurs propres corps de la santé reproductive » a rappelé la conseillère Onusienne en Guinée.
Cette histoire à la fois sombre et préventive, enseigne la triste réalité que vivent bon nombre de femmes à travers le continent africain. Diariana, violée, frappée et humiliée, devient alors une succession d’épisodes malheureux. Tant sur le plan conjugal que professionnel.
Ce livre de 179 pages, repartis en sept chapitres évoque le vécu lamentable de la jeune prometteuse ‘’Diariana’’, qui malheureusement a été déroutée sur son chemin de prédilection vers une union forcée.
Amara Touré