Huit candidats affirment avoir déposé leur dossier pour l’élection du président de la Fédération internationale de football (Fifa) qui aura lieu le 26 février 2016. Deux favoris, l’Italien Gianni Infantino et le Bahreïni Salman ben Ibrahim Al Khalifa, se dégagent pour succéder à Joseph Blatter, à la tête d’une Fifa minée par divers scandales.

Ali ben Al Hussein (Jordanie, 39 ans)

La Prince Ali était le seul adversaire de Joseph Blatter, lors de la réélection du Suisse en mai dernier. Grâce au soutien des fédérations européennes, le demi-frère du roi Abdallah avait poussé Blatter à un deuxième tour, avant de se retirer. Cette fois-ci, le Jordanien, dont le manque de charisme est un handicap, apparaît isolé. D’autant que la concurrence est plus rude cette fois-ci pour ce réformateur.

Salman ben Ibrahim Al Khalifa (Bahreïn, 49 ans)

La candidature du patron de la Confédération asiatique (AFC) étaient attendue. Ce défenseur de la controversée Coupe du monde 2022 au Qatar soutenait auparavant Michel Platini. Mais la suspension du Français lui a ouvert les portes des élections. Le cheikh Salman, vice-président de la Fifa, devra réunir un maximum de votes au sein de l’AFC et de la Confédération africaine (CAF) pour être élu par le Congrès de la Fifa, en février prochain.

 Musa Bility (Liberia, 48 ans)

Le président de la Fédération libérienne est le huitième candidat déclaré à l’élection. Ses chances de réussite sont faibles. Car il ne pourra pas compter sur le poids de l’Afrique. Bility avait soutenu Jacques Anouma, lorsque l’Ivoirien avait déposé un recours auprès du Tribunal arbitral du Sport en 2013, concernant l’élection du président de la CAF. Un geste qui a pendant un temps crispé les relations du Libérien avec Issa Hayatou, patron du football africain et actuel président intérimaire de la Fifa.

Jérôme Champagne (France, 57 ans)

Ce diplomate de formation a du mal à se défaire de son étiquette de candidat pro-Blatter. Le Français, qui a œuvré à la Fifa jusqu’en 2010, affiche pourtant un vrai programme et son ambition depuis plusieurs mois. Celle notamment de restaurer l’image de l’institution tout en perpétuant ce qui a bien fonctionné ces quarante dernières années.

Gianni Infantino (Italie, 45 ans)

La confédération européenne (Uefa) a créé la surprise en annonçant la candidature de son secrétaire général. Le « bras droit » de Michel Platini fait figure de plan B pour l’Europe dans l’hypothèse désormais forte où le Français ne pourrait pas se présenter. L’Italien, ex-avocat, apparaît comme un personnage sérieux et consensuel.

David Nakhid (Trinidad-et-Tobago, 51 ans)

Le « petit poucet » de cette élection. L’ancien capitaine de la sélection trinidadienne se présente en rempart contre la mainmise de l’Europe sur la Fifa. Nakhid, qui gère une académie de football, est pourtant considéré comme un proche du Suisse Joseph Blatter.

Michel Platini (France, 60 ans)

Il était le grandissime favori pour succéder à Blatter. Mais le patron du football européen a été suspendu 90 jours par la Commission d’éthique de la Fifa, pour avoir perçu en 2011 1,8 million d’euros suspects. Le Français a interjeté deux appels contre cette sanction, mais celui sur la forme a été rejeté. Quant à son appel sur le fond, l’ex-footballeur ne sait pas quand il sera examiné. En attendant, sa candidature à la présidentielle est « gelée ». Michel Platini doit en outre composer avec une procédure judiciaire en Suisse, même s’il n’est pas accusé.

Tokyo Sexwale (Afrique du Sud, 62 ans)

Il est le candidat le plus âgé mais le plus détonnant. Cet ancien compagnon de lutte et de détention de Nelson Mandela apparaît comme le monsieur intégrité de cette élection. Personnage fantasque, le richissime homme d’affaires s’est essayé à la politique, à la télévision et au football. Un univers dont il connaît moins bien les arcanes que ses rivaux.