Le 1er mars de chaque année marque le 62ème anniversaire de la monnaie guinéenne. A cette occasion, Karamo Kaba, Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée a fait une allocution, lundi 28 mars, au siège de l’institution monétaire du pays. C’est une commémoration placée sous le thème : « La Banque centrale de la République de Guinée face à la crise de Covid-19 : quelles implications pour la stabilité des prix et la stabilité financière ? ».
Comme à l’accoutumée, le Gouverneur de la Bcrg a planté le décor de la « commémoration de l’anniversaire de la monnaie nationale qui rappelle toujours l’impérieux devoir de rendre un vibrant hommage aux illustres devanciers qui, grâce à leur courage leur clairvoyance et leur patriotisme, ont su nous léguer un héritage qui fait notre fierté et qui donne l’expression de l’indépendance politique et économique de notre pays ». Et d’ajouter : « Les soixante-deux ans de la monnaie guinéenne que nous célébrons sont riches d’événements marquants avec toujours plus de succès que de défis. Ces succès ont permis à notre Nation de poursuivre sa marche vers des objectifs de développement économique et social, de contribuer à la consolidation de son indépendance économique et politique, à la stabilité macroéconomique et de au financement de l’économie. L’anniversaires que nous commémorons nous offre l’occasion de mener une réflexion profonde sur les efforts accomplis dans la gestion de notre monnaie et sur les problématiques actuelles liées notamment à la stabilité des prix et à la stabilité financière dans un contexte national et international marqué par les répercussions économiques et sociales de la pandémie de la Covid-19 et du nouveau conflit politico-économique en Ukraine entre les grandes puissances qui gouvernent le monde ». Par ailleurs, il rappellera qu’en novembre 2019, la maladie à coronavirus est apparue en Chine. « Cette maladie a été déclarée par l’Organisation mondiale de la santé comme une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020, et comme une pandémie le 11 mars 2020. Elle a été déclarée en Guinée le 16 mars 2020. Par son ampleur et sa brutalité, elle s’est vite transformée en une crise économique qui a entrainé une forte réduction des échanges commerciaux, de fortes variations des taux de change, une augmentation fulgurante des prix et un ralentissement sans précédent des économies dans le monde », dit-il. Pour ce faire, les mesures spécifiques d’atténuation de l’impact de la crise sur les banques ont concerné : la mise en place d’un programme d’injection de liquidité pour permettre aux banques de continuer à accorder des crédits au secteur privé ; l’indentification des clients exposés aux risques ; les reports d’échéances de crédits accordés aux clients, notamment en difficulté ; la prise en compte des crédits accordés par les banques dans le calcul des réserves obligatoires ; la limitation des frais d’assistance technique ; la suspension du paiement de dividende et l’élaboration du plan de continuité d’activités. En outre, d’autres mesures en faveur des institutions de micro finance, des établissements de monnaie électronique et des compagnies d’assurance ont contribué à stabiliser l’inflation et à renforcer la résilience du secteur financier dans le contexte difficile de la pandémie. « Le taux d’inflation qui avait atteint un pic de 13,5 % en aout 2021, s’est réduit progressivement pour s’établir à 11,8 % en janvier 2022 (…). Les mesures de facilitation pour l’ouverture de comptes ont permis l’ouverture à distance de 16% des comptes de monnaie électroniques. Les clients ont économisé un montant de 6,3 milliards, grâce aux mesures de gratuité des frais de transfert. Les actions relatives au programme de transfert du Gouvernement ont permis l’ouverture de plus de 20 000 comptes de monnaie électronique en faveur des populations bénéficiaires de ce programme. Dans la perspective de la consolidation des acquis, la Bcrg poursuivra des efforts pour garantir la stabilité des prix et renforcer la résilience du secteur financier qui continue de subir les effets de la pandémie de Covid-19 », a affirmé le Gouverneur. Et de poursuivre : « A ce titre, la Bcrg utilisera ainsi les instruments de politique monétaire à sa portée pour ramener le taux d’inflation à un chiffre à la fin du premier semestre de 2022, sauf si des facteurs exogènes imprévisibles se déclenchaient. Elle renforcera à la fois son dispositif de surveillance et de soutien au secteur financier en fonction de l’évolution des effets de la crise sur notre économie »
Ibrahima Sory Bangoura