Au Rwanda, après les députés fin octobre, ce sont les sénateurs qui ont adopté à l’unanimité une modification de la Constitution. Un texte qui permet au président Kagamé de briguer un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement rester au pouvoir jusqu’en 2034. Cette réforme est présentée par les autorités comme une initiative populaire, mais de nombreux observateurs y voient une manœuvre orchestrée par le pouvoir.

Les deux articles majeurs portant sur le mandat présidentiel ont été définitivement adoptés ce mardi. Il s’agit des articles 101 et 172 qui ont été votés dans les mêmes termes que lors de leur passage devant la chambre des députés. L’article 101 maintient la limite de deux mandats présidentiels et fait simplement passer la durée du mandat de sept à cinq ans.

Les sénateurs ont également adopté l’article 172 qui apporte une nuance de taille. Cet article transitionnel précise que la réforme de l’article 101 n’entrera en vigueur qu’après un nouveau septennat entre 2017 et 2024. Septennat pour lequel Paul Kagame reste éligible. Selon le texte, le président Kagame est également autorisé à briguer par la suite les deux nouveaux mandats de cinq ans prévus par l’article 101 remanié.

Le président du Sénat, aujourd’hui, a une nouvelle fois tenu à répéter que le Parlement ne faisait que répondre aux souhaits de la population rwandaise. Prochaine étape désormais, la Chambre des députés doit réexaminer quelques articles de la Constitution, amendés par les sénateurs et portant sur d’autres sujets. Une fois adopté dans son ensemble, le texte définitif de la nouvelle Constitution devra être soumis à un référendum.

RFI