« Mon intention, c’est de quitter le pays pour mieux préparer mon avenir »
Ce jeune prodige, Abdoul Aziz Keita, fait partie de la nouvelle génération des footballeurs guinéens qui gardent une marge de progression malgré quelques difficultés liées à la profession. Courageux et très engagé, Aziz est le portier titulaire de l’Association sportive de Kaloum (ASK) et de l’équipe nationale. Retour sur le parcours de ce garçon que certains appelle affectueusement ‘’le roi des gardiens’’.
Comment êtes-vous venu dans le football ?
C’est grâce à un ami que j’ai commencé à jouer au football. Dès lors, j’ai décidé de le suivre ; parce qu’avec le football, je me sentais très bien. Même pour aller à l’école, c’était devenu difficile pour moi. Mais avec mon ami qui était très régulier et apprécier par des tiers à l’école, je n’avais de choix. Alors depuis la 2ème année de l’école primaire jusqu’au collège, nous sommes restés ensemble. Et un jour, je lui aie fait la proposition de jouer dans son club informel. Etant en 10ème année, j’ai décidé d’arrêter avec les études parce que j’étais emporté par le football. C’est ainsi que tout est rentré en ordre chez moi en matière de football.
Comment aviez-vous intégré l’AS Kaloum ?
Vous savez, l’AS Kaloum est un club phare de la Guinée, tout comme le Horoya AC, Hafia FC et le Fello Star de Labé. J’avoue que l’AS Kaloum est un grand club que j’aimais à l’enfance. En tout cas depuis 15 ans, je venais suivre l’ASK au stade de la Mission. Et mon rêve était de jouer un jour dans ce club légendaire du pays pour satisfaire ma curiosité mais aussi les supporters et surtout mes fans qui viennent souvent me soutenir au stade du 28 septembre pendant les entrainements et les grands matches.
Aujourd’hui, Aziz est considéré comme l’un des meilleurs gardiens du pays. Aviez-vous un secret pour mériter la confiance de vos encadreurs?
Je n’ai aucun secret ni de la magie. J’ai plutôt la bénédiction de mon père, ma mère, mes tantes mais aussi de mes sœurs. C’est vrai qu’on doit suivre les consignes de l’entraineur, mais la bénédiction des parents compte beaucoup. Depuis que j’ai opté pour le football, mon secret ce n’est pas d’aller chez les marabouts. Au contraire, c’est d’écouter les conseils de mes parents qui m’ont toujours soutenu. Ce sont ces conseils qui m’encouragent à aller de l’avant pour être ce que je suis aujourd’hui. Sinon ma mère ne voulait pas que je joue au football. C’est mon père qui voulait surtout que je pratique le football. Aujourd’hui, je ne le regrette pas.
Il semblerait qu’il ya un malentendu entre vous et le président du club, M. Bouba Sampil ?
Effectivement, il y a eu 5 mois, le courant ne passait pas entre Bouba et moi. Mais par la force des choses, tout est rentré en ordre. Vous savez dans la vie, il ya toujours ce que nous appelons incompréhension. Et quand ce moment arrive, sans faute, les hommes s’opposent ; mais par après, les intéressés reviennent aux meilleurs sentiments. Donc, c’est ce qui est arrivé. A présent, tout va bien entre Bouba et moi.
Comment est-il venu dans l’équipe nationale ?
Dans la sélection, c’est quand Luis Fernandez est venu qu’il m’a fait appel. Pendant ce temps, mon nom ne figurait sur la liste de la FEGUIFOOT. Alors je me suis déplacer pour voire réellement pour quoi mon nom ne figure pas. C’est en ce moment qu’on m’a fait comprendre que je ne joue pas le championnat, de surcroit, je n’ai pas de club, donc je ne pouvais pas être sélectionné. C’est quand j’ai repris avec l’ASK qu’on m’a sélectionné pour disputer les deux matchs amicaux que la Guinée a livré contre l’Algérie et le Maroc. C’est partant de cela que j’ai été sélectionné.
D’après vous, qu’est-ce qui manque au sein de l’équipe nationale ?
Actuellement tout va bien, parce que le match contre Malawi, les joueurs se sont bien comportés, vous l’aviez constaté pendant le math. Tout le monde a mouillé le maillot pour le pays. Autant dire que tout va pour le mieux entre l’entraineur et les joueurs.
Parler nous de votre derby ?
Ce n’est vraiment pas facile pour nous d’évoluer. Parce qu’il arrive des moments où l’équipe complète n’est pas sur place. Il faut des mois pour regrouper les joueurs avant de livrer un match. Et pour le gagner, ce n’est pas facile. N’eut été la volonté et le courage, on ne peut jamais gagner un match. Le derby du dimanche, le Horoya était meilleur par rapport à nous. Au cours du match, j’étais vraiment fâché. Mais après tout, j’ai tiré de leçons et je me suis dis que c’est le football et ce n’était pas la fin du monde. Quand je suis revenu le lendemain à l’entrainement, j’ai réuni le groupe en tant que doyen du groupe pour prodiguer d’utiles conseils afin de terminer la saison en beauté.
D’après les rumeurs, le Tout Puissant Mazambé (TPM), un club de la R D Congo vous solliciterait ?
Personnellement, les dirigeants du club ne m’ont pas directement contacté. Plutôt c’est Amadou Diaby qui m’a appelé en me disant que les dirigeants du grand TPM solliciteraient que j’aille jouer dans leur club. J’ai donné mon accord de principe à ce dernier qui continue de discuter avec ces dirigeants avant que je prenne la décision finale. Car mon intention cette année, c’est de quitter le pays pour bien préparer mon avenir.
Votre dernier message
J’invite le public guinéen à ne pas se décourager, de continuer de nous soutenir toujours. Car nous jouons pour lui ; que ça soit Horoya AC ou le Fello Star de Labé, nous sommes tous Guinéens, et sans oublier notre équipe nationale.
Ibrahima Sory Bangoura