Le procès de Julius Malema devrait s’ouvrir ce lundi à Polokwane, en Afrique du Sud, après avoir été repoussé plusieurs fois depuis 2013. Pas moins de 55 chefs d’accusation pèsent sur le jeune leader du parti de gauche radical EFF et ses deux co-accusés. Le trio doit notamment répondre de corruption, racket et blanchiment d’argent, via deux sociétés : On Point Engineering et Propriétés Gwama.

Les enjeux sont forts pour ce procès qui doit durer six semaines. Dans cette affaire, le leader populiste sud-africain est soupçonné d’avoir profité de ses connexions politiques pour influencer l’attribution d’un marché public. En 2009, l’entreprise On Point Engineering remporte un projet de près de 4 millions d’euros dans la province du Limpopo. A l’époque, Julius Malema détenait des actions dans cette société. Selon l’Etat à l’origine des poursuites, les responsables de la compagnie avaient affirmé dans leur candidature que leur société avait 9 ans d’expérience alors qu’ils l’avaient en fait fondée un mois auparavant.

Une « entreprise criminelle » visant à mener « des activités de racket », selon le parquet. Il n’y aurait pas eu d’appel d’offres et Julius Malema et sa famille auraient bénéficié d’importants pots-de-vin à travers plusieurs sociétés-écrans.

Si le leader du parti EFF (Combattants de la liberté économique) et ses co-accusés sont reconnus coupables, ils risquent plusieurs années de prison. Et une telle condamnation porterait certainement un coup fatal à la carrière politique du jeune président du parti de gauche radical.

Julius Malema est d’ailleurs de plus en plus critiqué dans les rangs mêmes de son parti. Ce week-end, des dissidents ont brûlé des affiches de leur ancien leader et les habits rouges qui identifient les membres du parti EFF, en appelant à la fin de la « dictature » de Julius Malema.