Dadis dans la trappe de l’UFDG !

Décidemment, le retour annoncé du capitaine Moussa Dadis Camara semble surprendre plus d’un. C’est donc mal connaitre la politique pour la bonne raison qu’elle est le seul terrain qu’on continue d’occuper même quand on est expulsé de son pays. Dégouté ou pas, tout dépend des circonstances pour un quelconque retour ou revirement.

Ce n’est plus un secret pour personne, l’ex chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara a annoncé son retour prochain dans la capitale guinéenne Conakry, même s’il est inculpé dans l’affaire ‘’Massacre du 28 septembre 2009’’. Moussa Dadis, continue cependant de bénéficier de la présomption d’innocence. En effet, c’est à partir de Ouagadougou au Burkina Faso où il se ‘’repose’’ depuis sa chute que cette annonce a été faite. Il revient à la tête d’une formation politique prête à le recevoir avec certainement des militants enthousiasmés dont l’attente n’aura que trop durer. On se souviendra-si besoin en est de rappeler, que c’est à partir de ce pays que le même capitaine s’était exprimé il n’ya pas longtemps sur son ambition pour la politique et surtout de son mépris concernant certaines personnes qui l’entouraient et qu’il a appris à mieux connaitre aujourd’hui. Mais malgré tout, Dadis semble être prêt à revenir sur la scène politique à moins que… Alors de quoi s’agit-il exactement ? D’une ardeur pour le combat difficilement maîtrisable, ou d’un élan patriotique effréné qui l’interpelle vaille que vaille, ou alors selon ses détracteurs, il s’agirait plutôt d’un simple agitateur assoiffé de pouvoir pour y avoir gouté ? Chacun, pessimiste ou optimisme y va de son analyse.

Pour le moment, quelque soit les raisons profondes, une chose est de même certaine. En politique, on ne jure pas on ne parjure pas. C’est pourquoi ils sont plusieurs aujourd’hui à avoir perdu leur pari et donner leur langue au chat quand au retrait ou non du capitaine Moussa Dadis Camara des affaires du pays. En attendant de l’évolution des choses, que de questions troublantes que son hypothétique annonce soulève. En effet, on est en droit à partir de l’instant de chercher à comprendre les réels contours de son séjour Burkinabé. Dadis sera-t-il là-bas de son plein gré comme il tente de l’affirmer contrairement à ce que chacun pensait tout bas ? Quand est-il du dossier accablant du massacre du 28 septembre au stade du même nom ? Un dossier que semble piétiner les autorités de Conakry en l’occurrence le chef de l’état, selon certains observateurs. Et les questions de s’enchainer. Pourquoi la présidente de la CPI, Fatou Ben Souda est-elle de plus en plus fréquente à Conakry ? Au cours de sa dernière visite en date, elle a eu plusieurs entretiens notamment avec l’association des parents de victimes, dans quel but ? En plus du chef de l’état, des Ongs de défense des droits de l’homme s’intéressent de plus en plus à ce dossier sans omettre les Nations-Unies dont une délégation vient de séjourner à Conakry. Au niveau des entretiens il a été question du même dossier. En plus des ces questions troublantes, on assiste déjà à des remue-ménages non moins troublants. Premièrement, la levée du bouclier de l’association des parents des victimes. Pour cette association, il y aura des préalables à respecter avant tout retour de l’ex chef de la junte, c’est-à-dire, son passage obligé devant les juridictions compétentes du pays dans le but de situer les responsabilités des uns et des autres dont lui-même en est le principal auteur de ce drame qui s’est produit sous son règne. Au plan politique également, les remues- ménages ne se font pas attendre avec de nouvelle configuration qui se profile. En vérité, l’annonce de l’arrivée de Dadis a crée le branle-bas de combat à travers des alliances imprévues. Mais là encore, rien ne doit nous surprendre, car nous sommes en politique.

En effet, le principal parti de l’opposition de Mamadou Cellou Dalein Diallo, leader de l’Ufdg, sans chercher à attendre s’est précipité le premier pour signer avec Dadis une alliance bien avant même son arrivée. Pour agir ainsi, le président de l’Ufdg doit être convaincu que les questions soulevées ici et là sont sans importance et que rien ne pourra arrêter Dadis dans sa nouvelle aventure d’une part, et d’autre part que son arrivée sur la scène politique pourra bien bouleverser les données avec des surprises désagréables pour le camp adverse. Pour agir ainsi, il faut que Cellou Dalein soit convaincu que Dadis qui n’est pas dupe à effacer bien avant et d’un revers de la main, tout le passé y compris son accusation dans le massacre du 28 septembre et sa détermination à le traduire un jour devant la CPI. A moins que dans le but inavoué de précipiter la venue du capitaine Moussa Dadis Camara que Dalein demande à celui-ci de le soutenir pour les présidentielles de 2015. Un véritable marché de dupe qui ne dit pas encore son dernier mot. Que de remous que cette annonce a provoqué partout avec des éclaboussements suite à des révélations jusque-là tenues secrètes. Sans être à la place du président, il est aussi aisé de deviner que la position du chef de l’état dans cette affaire est des plus inconfortables. D’un côté, il est accusé par la communauté internationale et par la famille des victimes pour sa lourdeur pour ne pas dire son peu d’intérêt- à diligenter ce dossier. De l’autre côté, il est soupçonné par l’opposition d’être à la base de tous ces remous pour des fins politiques et surtout électoraux. Mais pire que tout cela, les militants du capitaine Dadis sont prêts à parier leur tout pour affirmer que c’est sur sa décision avec la complicité de son ami et frère Burkinabé, Blaise Compaoré que Dadis a été retenu contre son gré au Burkina. Une allégation qui n’augure rien de bon et la Forêt pourrait bien bouillonner à cause de certaines tensions prévisibles dans une région en proie à des remous de tous genres.

La nouvelle alliance Cellou-Dadis ne pourra que les raviver davantage. Bref, les élections d’octobre prochain qui semble être remportées d’avance par le Rpg-Arc-en-ciel, va nous réserver de grosses surprises de part et d’autre. Comme si tout cela ne suffit pas voilà que certains gourmands très friands des situations de ce genre, commencent déjà à évoquer l’épineux dossier.

Mêmödou