Il y a 59 ans, le peuple de Guinée, première colonie francophone d’Afrique a accédé à l’indépendance, répondait par la négative au référendum organisé par le Général de Gaule.
C’est à 1960 que la plupart des anciennes colonies françaises subsahariennes accédèrent à l’indépendance. Une exception faite par la future république de Guinée dès le 2 octobre 1958.
Devant la montée des exigences de liberté, la IVème République Française finissante avait jeté du lest : la loi-cadre votée en 1956 sur la proposition de Gaston Defferre accordait aux territoires une semi-autonome, insultante, à côté du gouverneur nommé, un conseil de gouvernement issu du suffrage universel.
Cette concession ne suffisait pas. Dès 1957, la revendication de l’indépendance se faisait entendre et prit une grande envergure en 1958, après le coup d’Etat qui permit au général de Gaulle, avec l’assistance des partisans de l’Algérie française, de prendre le pouvoir.
De Gaule fit préparer une nouvelle constitution à sa convenance, sans recours à une assemblée constituante élue, et soumis pour adoption au futur referendum-plébiscite de.
La Guinée fit exception :
Dans ce territoire, le parti démocratique de Guinée, section territoriale du rassemblement démocratique africaine (RDA), avait gagné les élections de 1956 et formé le conseil de gouvernement. Le RDA, grand parti panafricaniste anticolonial, s’était constitué en 1946, avec l’appui du parti communiste française. Ses élus étaient apparentés aux groupes parlementaires communistes.
Le parti démocratique de Guinée s’était rallié après de longs débats au député Houphouët, mais avait poursuit une politique anticoloniale. Son secrétaire général, Sékou Touré, était également secrétaire de l’union territoriale des syndicats CGT.
Sékou Touré, au cours de la saison pluvieuse 1958, avait multiplié les démarches pour obtenir l’inscription, dans la nouvelle constitution, du droit à l’indépendance en vain. L’indépendance fut proclamée le 2 octobre 1958.
Parallèlement, le 28 septembre 2009, au sein du stade du même nom, le peuple de Guinée était meurtri d’un massacre perpétré par la junte d’alors dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, causant la mort de 150 personnes et portées disparues.
Cette barbarie ponctuée en effet de plusieurs actes de viol et de blessures des opposants, sortis pour manifester leur mécontentement contre la junte militaire de CNDD. Cet épisode marque aussi un tournant dans l’histoire contemporaine guinéenne sur la ténacité du peuple à disposer d’eux même.
Aujourd’hui, la question demeure poser sur toutes les lèvres, en Guinée tout comme ailleurs pour faire la lumière sur ledit massacre.
Toutefois, le 28 septembre reste et demeure une date historique et symbolique pour le peuple de Guinée, pour sa fierté, sa liberté et sa souveraineté.
AMS Touré