Depuis un certain temps en Guinée, l’on assiste à une recrudescence du viol dans le pays. Une situation qui a poussé récemment l’honorable Mariama Tata Bah à émettre l’idée d’une proposition de loi portant castration des auteurs du viol. Une proposition qui n’est pas cependant du gout des activistes des droits humains et même de certains députés. Ces derniers priorisent plutôt l’application des lois de la République.

Au sein des organisations de défense des droits humains d’abord, cette promesse est mal accueillie. Pour le Président de la Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme, le code pénal guinéen punit des comportements de ce genre. « Quand vous prenez l’article 305 du code pénal, la castration ou la mutilation génital féminin ou masculin est considéré comme un crime. Autrement dit c’est un comportement qui est passible d’une peine d’emprisonnement qui peut varier entre 10 à 20 ans. Là également, il y a la peine d’emprisonnement à perpétuité voire la peine de mort » a déclaré Maitre Kpana Emmanuel Bamba.

Dans la constitution aussi pour le Président de la ligue guinéenne des droits de l’homme, les dispositions de l’article 6 sont claires. Celui-ci dispose en ces termes : nul ne peut faire l’objet de traitements cruels inhumains et dégradants. Et donc castrer est une infraction des lois du pays et mêmes celles supra nationales appui Maître Kpana Emmanuel Bamba.

Même perception pour la députée à l’uninominal de Mandiana. Même si Eva Cross regrette la recrudescence du phénomène, elle trouve tout de même de sévère cette proposition. « C’est aller quand même assez loin. Quand on parle de castrer un être humain c’est de trop. Les auteurs de ces actes doivent répondre donc de leurs forfaitures. Si ma consœur en question à la bonne volonté de vouloir faire quelque chose dans ce sens, je suis sûre qu’à l’Assemblée, elle trouvera des gens qui vont s’investir avec elle. Mais ne pas aller jusqu’à castrer les auteurs » a martelé Eva Cross.

Pour ainsi lutter contre le viol en Guinée, des activistes des droits de l’homme demandent que la loi soit appliquée car ce phénomène est considéré comme infraction. A rappeler que ces derniers temps en Guinée et surtout à l’intérieur du pays, plusieurs filles et femmes sont victimes de ce crime sans qu’un seul doigt ne se lève.

Sayon Kourouma