A la veille de chaque mois de ramadan, pas un vendredi ou de dimanche ne passe sans qu’on ne célèbre au moins une vingtaine de mariages dans les cinq communes de Conakry. Pour la plupart des cas, les conjoints n’ont même pas le temps de se connaitre qu’ils s’enlisent dans la séparation de corps, puis cela se termine, quelques fois sans procès, par le divorce. Pour preuve, l’anecdote ‘’ mariez-vous pour le ramadan, et divorcez après les 30 jours’’.

Au lendemain, il ya lieu de moraliser aujourd’hui la vie sociale. Car, dans un passé lointain, les arbres sous lesquels le divorce était prononcé, séchaient miraculeusement aux yeux des habitants. Les plus souvent, l’acte était pris en dehors des habitations pour éviter les malédictions divines. Ce mythe autour du mariage, à caractère sacré, est expressément brisé de nos jours. Le manque de projection au regard des faits irréguliers non prévus par le code civil, la non application des lois en vigueur, le non respect des pratiques traditionnelles tant en milieu rural qu’urbain, font que le divorce est devenu une pratique bien à la mode. La devise ‘’ vous êtes unis désormais pour le bonheur et pour le pire ‘’ est vite oubliée après la signature du ‘’ contrat entre le couple. Le poids de la tradition (mariage forcé, sororat, lévirat) la dot souvent élevée, les joueuses de cauris, l’alcool, l’infidélité, le mariage pompeux, la pauvreté sont également des facteurs déterminants de beaucoup de divorces.

L’allure est inquiètante, puisque le fléau ne fait que s’accroitre chaque année, avec son cortège de malheurs surtout les enfants issus de ce mariage. Ajouté à cela la conjoncture économique, le chomage technique  et l’influence des belles mères et belles sœurs, il ya de quoi s’étonner sur le nombre de cas de séparations prononcés par la justice, sans tenir compte des cas d’instance de divorces qui s’opèrent indépendamment de la loi. Selon certains témoignages, les femmes seraient de loin en tete quant à la demande de divorce devant les hommes qui le consentent de façon sournoise.

Comment alors préserver ce caractère inviolable du mariage malgré l’évolution du temps ? il n’est pas aisé de répondre à cette question. Toutefois, au niveau de la justice de première instance ou des autres justices de paix de Conakry, les femmes sont à l’index.

A la justice de paix de Dixinn par exemple, entre 1994 et 1995, 36 divorces ont été prononcés et 29 femmes contre 7 hommes ont souhaité quitter le foyer conjugal.

Ces chiffres, en moins d’une décennie a plus que triplé par le refus des conseils des sages et le manque de rigueur.

Le retour à nos mœurs salutaires pour la société et la justice qui a souvent du mal à réconcilier le couple, même après les trois mois d’essais de séparation du corps. Vivement un nouveau code de la famille en vue de garantir les droits et devoirs de la femme et préserver le caractère sacré du mariage.

AM