Réserviste sanitaire, le Poinçonnois Alain Dupré-Segot a vécu, trois semaines durant, ce printemps, à l’aéroport international de Conakry, capitale de la Guinée. Il était en mission pour l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, agence du ministère de la Santé, afin d’enrayer la propagation de l’épidémie du virus Ébola.
La réserve sanitaire peut être mobilisée sur des crises graves (séismes, crash d’avion, épidémies…) pour renforcer les équipes sur place. « Plus qu’une mission de soin, je participais surtout à une mission diplomatique, explique Alain Dupré-Segot. En tant que logisticien, j’étais chargé avec trois autres réservistes des contrôles sanitaires à l’aéroport. Nous devions faire en sorte qu’aucune personne atteinte du virus ne débarque en France. »
Vêtus d’un uniforme français, il était porteur d’un « tracker » permettant de le géolocaliser à tout moment, et de thermoflashes, thermomètres infrarouges qui mesurent la température corporelle à distance « qui nous permettait de déceler d’éventuels porteurs du virus. Une caméra thermique était installée à l’entrée de l’aéroport permettant un premier contrôle. » En cas de contamination d’un endroit par une personne malade, d’autres réservistes étaient chargés de la désinfection.
Alain Dupré-Segot est l’un des quelque 2.000 réservistes sanitaires français. Ils sont issus des professions de santé (médecins, infirmiers, aides-soignants, logisticiens…). Employé à l’hôpital d’Issoudun en tant que PCR (personne compétente en radioprotection), Alain Dupré-Segot a suivi une formation avec la Légion étrangère. Elle portait notamment sur la médecine tropicale et la psychiatrie. En décembre, il a participé à une autre formation, à l’unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile, à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).