Dans la majorité des pays d’Afrique, particulièrement en Guinée, l’interruption volontaire de grossesse est soumise à des conditions tellement strictes que l’avortement clandestin demeure la règle.
Avec toutes les conséquences dramatiques sur la santé publique que cela implique, chaque jour ou presque, les jeunes filles font l’avortement en pagaille, abandonnées par leurs copains, sont confrontées à la honte d’une grossesse hors mariage. D’autres sont victimes de viols, ou encore sont simplement privées d’une éducation qui leur conduit à se prendre en charge.
Mais, pourquoi un nombre aussi élevé de ces jeunes filles en viennent elles à se faire avorter sans connaitre les conséquences ? Pour répondre à cette question pertinente, nous avons rencontré Docteur Moussa Camara, gynécologue au Centre de Santé de Coléah Domino. Selon lui «l’avortement à des conséquences néfastes. L’une de ces conséquences se manifeste par des décès lies aux avortements clandestins dont certains peuvent être réalisés dans de bonnes conditions par un personnel médical qualifié. D’autres par contre, pratiquent elles-mêmes l’avortement ou font appel à des guérisseurs traditionnels.
Les conséquences pour la santé sont dramatiques et les grossesses sont interrompues avec toutes sortes de subterfuges, de produits chimiques et des objets pointus non stérilisés. Des pratiques paramédicales qui mettent réellement en danger les jeunes filles et d’autres femmes. L’avortement médical provoque généralement des effets secondaires comme les douleurs et des crampes, ainsi que des saignements, des diarrhées, de la fièvre et pourquoi pas la stérilité».
Julie Sanoh, lycéenne dans une école privé de la Capitale, âgée seulement de 16 ans, est tombé enceinte alors qu’elle poursuivait ces études et vivait pour la première fois de sa vie, alors qu’elle poursuivait ses études. Fruit d’une nouvelle relation amoureuse, la grossesse s’est mal terminée parce que son copain lui avait demandé l’avortement obligatoire. Et, n’ayant pas le choix, elle a fini par avorter, même si elle le regrette actuellement.
Car, dit-elle, la religion musulmane le condamne amèrement, c’est un pêché et en plus elle pouvait perdre la vie, mais heureusement, Dieu était avec moi.
Mariam ciré Kaba, résidente à Kipé: J’ai mes 20 ans et je vie avec ma marâtre. Vu ma condition de vie avec ma marâtre, les souffrances ma poussé à vendre mon corps.
C’est dans ces comportements mal sein, que je suis tombée enceinte. Donc, je ne connais même pas le père de mon enfant. Donc, j’avais décidé d’avorter, je les fais, juste parce que je ne connaissais pas le père de mon enfant.
Aujourd’hui je le regrette d’avoir un enfant sans père, je dirais à toutes les jeunes filles de ma génération d’être très sérieuses dans les relations.

BIS