Alors qu’elles se préparent à célébrer la journée internationale des femmes (8 mars), les vendeuses du marché Avaria (Madina) sont entre l’allégresse et amertume. Impactées par la crise sanitaire liée à la covid-19, les braves femmes du marché avaria rythment dans l’atmosphère ambiante, malgré le faible rendement commercial auquel elles sont confrontées depuis plus d’un an.
En effet,le climat des affaires dans l’agité marché ‘’d’Avaria’’ est en chute libre depuis un certain moment. Il était dans les environs de huit heures ce jeudi matin 4 mars, que nous posions les pieds dans ce sanctuaire économique afin de s’enquérir de la réalité en cette période de crise sanitaire. On apercevait successivement : la mise en place des articles par les vendeuses, certaines prenaient leurs petits déjeuner, d’autres chantaient dans le but d’attirer les potentiels clients, aussi les charretiers qui tambourinaient leurs charrettes afin d’avoir plus d’espace pour rouler, sont entre autres l’atmosphere humaine qu’illustrent ce marché à caractère féminin.
Dans cette ambiance matinale, rare parmi elles qui retiennent la date du 8 mars. Il a fallu éveiller leurs esprits pour se rappeler de cette journée historique de la gente féminine, car leur problème s’articule autour de leur commerce, sur qui elles vouent un attachement profond. Pour Fatoumata Cissé, vendeuse de vêtements, le climat des affaires est morose depuis l’apparition de la covid-19 l’année dernière. « Actuellement les activités sont au ralenti. Nous pouvons passer des heures ici sans pour autant vendre un seul article, le marché est dur et il y a moins de bénéfices et moins de clients» dit-elle.
Devant une telle incertitude, ces vendeuses craignent quotidiennement que la politique de déguerpissement amorcée par le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire ne les affecte, comme le souligne Binta Bangoura vendeuse mèches.  « On a la peur au ventre. On a constamment peur qu’ils viennent ici pour nous déguerpir, d’après la rumeur qu’ils envisagent de venir ici aussi. S’ils nous demandent de quitter là, comment on va faire pour nourrir nos familles, sachant que nos maris ne travaillent pas ? Et comment fera-t-on pour chercher la bénédiction de nos parents étant donné qu’ils comptent aussi sur nous. En ce qui concerne cette fête du 8 mars, elle n’aura pas son engouement comme elle devrait l’être. Parce que si les activités ne sont pas prospèrent, rien serait remarquable » a expliqué Binta Bangoura.
Dans ce climat plus ou moins agréable, le marché ‘’d’avaria’’ dessine en ce début mars une atmosphère morose, provoquant ainsi le faible rendement commercial, au grand dam de ces pauvres femmes.
Amara Touré