En Guinée, beaucoup de femmes s’impliquent fortement dans les filières informelles. Madame Sow Makoura Camara, restauratrice au stade du 28 Septembre où elle offre de la boisson ou de jus de fruit, made in Guinée, fabriquée en terre guinéenne, accompagnés naturellement de sandwichs bien traités dont le goût délicieux et nourrissant, ne laissent personne indifférente. Dans cette parution, Madame Sow Makoura nous  parle  de ses activités surtout de son autonomisation.
C’est à bas âge que la jeune Makoura Camara a commencé à exceller dans le commerce. A l’époque célibataire, elle partait derrière  sa sœur à Madina, étant entendu que l’époux de la femme était l’oncle à Makoura ; un mariage familial qui a fortifié les liens des deux grandes familles. Makoura était alors très fière d’être dans ce rayon.
Alors un jour, son oncle lui a fait la proposition d’aller vendre au stade du 28 septembre, une façon de s’habituer à la profession du commerce. Sans attendre un seul instant,  Makoura donné son accord de principe. Mais à l’époque, elle vendait déjà à Madina avec sa sœur tandis que le jeune frère de son oncle était là où Makoura se débrouille actuellement. Ce dernier voulait réellement que Mademoiselle Makoura vienne le remplacer bien que le lieu n’était pas si grand, mieux, il n’y avait qu’un petit conteneur où  on vendait difficilement 5 bouteilles de jus par jour, parce que les clients ne venaient presque pas. Donc, ce n’était pas facile.
Mais avec le temps, les choses s’amélioraient petit à petit et les occupants ont alors constaté un changement malgré que Makoura quittait Yimbaya pour venir vendre tous les jours ; encore plus, elle n’était pas mariée. ‘’Et dès que je finissais de préparer à 14 heures, alors je me rendais au boulot pour vendre’’. Courageuse et patiente, Makoura Camara est restée longtemps là, sans se décourager. C’est dans cette situation qu’un l’homme de son choix, son futur époux qui, à l’époque, était comptable stagiaire, l’a abordé en homme responsable. ‘’Depuis, je me suis donc mise à sa disposition sachant qu’il voulait bien de moi en mariage. A deux, je l’ai expliqué ma situation et toutes mes difficultés avant d’en trouvé une solution. Cet homme, était un sportif qui venait tous les jours au stade pour jouer au basket. Mais chaque fois qu’il était prêt à rentrer, il me laissait un peu d’argent qui me permettait de payer d’autres marchandises qu’on ajoutait sur les autres dans la boutique’’.
Après deux ans, les deux se sont finalement mariés ; et l’époux qui aimait bien Makoura, a agrandi sa boutique en l’achetant des frigos. Un jour, l’homme a demandé à sa femme, si elle accepterait vendre autres marchandises à part les différents jus de fruit, parce qu’en termes de commerce, il ne faut jamais se focaliser ou se concentrer  sur une seule marchandise. Il faut  élargir le champ et vendre plusieurs articles. Alors l’a répondu par affirmatif. Alors, le couple a trouvé des gérants et Mme Sow a commencé à vendre des galettes, du yaourt, de riz, des sachets d’eau etc. En vendant ces différents articles, Makoura a donné raison à mon époux, du fait, qu’il l’a bien conseillé de mettre assez de marchandises à la disposition de leurs clients.
Evidemment, Madame Sow, elle, était déjà habituée à faire le commerce même si elle n’a pas fait l’école. Donc, vouloir rester bras croisés, ne l’arrangeais pas. Etant une femme, elle a estimé qu’un jour, elle sera son foyer et avoir des enfants à nourrir. Depuis, j’ai  pensé au boulot et à se apprendre en charge pour ne pas rester à la merci des autres. C’est en cela que dame Makoura a commencé à vendre pour s’habituer à la profession avant d’être grande. Aujourd’hui, c’est chose faite, puisque Mme Sow se débrouille bien  avec mon époux en sachant qu’un jour, les deux sont appelés à ne plus exercer.
En tout cas depuis chez elle à Faranah, Madame Sow Makoura Camara vendais des aliments comme ‘’Takoula’’ en face d’une école primaire où elle passait des heures avant de rentrer à la maison.
En 2003, la jeune Makoura dépose sa valise à Conakry, chez sa sœur Fatoumata Camara à Madina, commerçante de son état. Cette dernière, instruit à sa petite sœur de ne pas rester à la maison, mais plutôt choisir le métier qu’elle voudrait apprendre. Sans détours, la petite Makoura toute joyeuse, répond en ces termes : ‘’Je préfère venir  avec toi à Madina pour vendre, c’est un métier que j’aime depuis mon enfance’’. Donc, en sortant, Makoura était toujours accompagnée de sa grande sœur à Madina qui, parfois voyageait à Dubaï et en Chine. Au retour, Makoura et sa sœur géraient ensemble la boutique. Finalement, la grande sœur a trouvé de la place pour sa petite sœur. C’était Madina–Niger. ‘’Parfois je venais prendre des marchandises dans sa boutique pour vendre et prendre mon intérêt. C’est là où son mari m’avait dit de venir vendre au stade du 28 septembre’’.
Sur le plan du marketing, Madame Sow dit avoir de bonnes relations avec ses clients. Patiente et ouverte, elle accorde du respect et accueille à bras ouvert, tous ceux qui y fréquentent son restaurant. C’est aussi leur lieu de distraction parce que nombre de ces clients viennent débattre des sujets liés à la vie dans cet espace bien aménagé. ‘’Entre mes clients et moi, le courant passe très bien ; peut -être s’il y a problème, c’est entre mes gérants et eux. Mais étant responsable du restaurant,  je gère tout le monde, j’essaie parfois de faire revenir tout le monde à la raison avec plus de responsabilité.
De toute évidence, une femme ne doit pas rester à la maison et attendre tout de son époux, ce n’est pas possible, martèle Madame Sow qui suppose que l’homme ne peux pas faire tout. Il faut que la femme sorte de sa tanière et qu’elle se batte pour subvenir à ses besoins. Makoura estime qu’il y a beaucoup de métier à apprendre dans la vie. De nos jours, tout ce que l’homme fait, la femme est capable de le faire, indique Mme Sow ajoute  qu’aujourd’hui, on a des femmes mécaniciennes, maçonnes, menuisières. « Je suis très mal à l’aise de voir des filles ou des femmes qui ne font absolument rien, assises à la maison pur des conneries. Ceci étant, j’invite toutes ces filles et femmes de sortir, même s’il faut vendre des sachets d’eau, qu’elles le fassent. Il est préférable de chercher à partir de son propre sueur ; ce qui est vraiment important».
Dans cette course, Mme Sow parvient à gérer le foyer et son business  parce qu’entre elle et son mari Alhassane Sow, tout va bien. Makoura n’oublie surtout pas que c’est en ces lieux de vente que son époux l’a vue et choisie comme femme de foyer. Donc dame Makoura ne se gêne pas du tout d’expliquer cette aventure à n’importe qui. ‘’Mon époux me conseille souvent de ne jamais sortir sans arranger la maisonnée et accomplir  les devoirs de la famille. Car, quand vous entendez une femme, c’est parce qu’il ya un grand homme derrière. Donc, je n’oublierai pas d’obéir à mon patron sans perdre de vue ma belle-mère qui m’est aussi chère’’.
Le message que Mme Sow Makoura Camara veut lancer à ses compatriotes, c’est de leur demander de prendre conscience de tout ce qu’elles font. Pour notre restauratrice, une femme doit être au four et au moulin pour venir au secours de ces enfants et de sa famille. Il n’y a aucun homme actuellement qui vous dit, qu’il prend à 100%, la  charge de la famille. Il prend quelques problèmes en charge, mais pas tout. Même pour gérer le foyer, il faut l’union entre l’homme et la femme pour le rendre heureux. Madame Makoura  invite alors toutes les femmes à faire révolutionner les facteurs de développement pour pouvoir combattre la pauvreté dans les foyers mais aussi dans notre pays-t-elle conclu.
Ibrahima Sory Bangoura