Le 2 octobre 1958 et 2 octobre 2021, 63 ans depuis que notre pays est indépendant. Les autorités guinéennes ont placé cette fête sous le signe de l’unité nationale.
L’ancienne colonie française avait voté non lors d’un référendum organisé le 28 septembre 1958, ouvrant la voie à un vent d’indépendance dans la sous région.
Près de 45000 personnes, selon les organisations, se sont retrouvées ce 2 octobre sur toute l’étendue du territoire national pour assister la fête marquant les 63 ans d’indépendance du pays d’Almamy Samory Touré, Alpha Yaya Diallo, Boubacar Biro, Zébéla Togba Pivi, Dinah Salifou pour ne citer que cela.
Plusieurs responsables du pays ont pris part à cette cérémonie inoubliable, le 2 octobre 1958 , Ahmed Sékou Touré proclame l’indépendance, quelques jours après avoir refusé par référendum d’intégrer le projet de communauté franco-africaine proposé par le général De Gaulle, dont l’objectif était de réunir les futures pays indépendants dans une large communauté avec la métropole.
Dans une flamboyante déclaration, Sékou Touré avait répandu à De Gaulle: »Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage Cette indépendance politique c’est pas le seul motif de fierté national. Né le 9 janvier 1922 à Faranah  en Guinée, il fut le père de l’indépendance, Ahmed Sékou Touré troque rapidement ses habits  le dirigeant progressiste pour gouverner d’une poigne de fer pendant 26 ans un pays exsangue.
Sous le régime et responsable de la mort ou de la disparition de 50000 personnes selon les organisations des droits de l’homme et de l’exile de colonies de milliers d’autres .
L’ex camp Boiro en banlieue de Conakry, rebaptisé camp Camayenne est le symbole de la répression sous Sékou Touré, il était surnommé d’Auschwitz des guinéens.
À sa mort le 26 mars 1984 à Cleveland aux États-Unis, le 3 avril 1984, une semaine après, un comité militaire prend le pouvoir, dirigé par le colonel Lansana Conté qui dirige en maître absolu.
Son régime fait face à une tentative de coup d’État en 1985 et une mutinerie de soldats meurtrière en 1996.
Le 23 décembre 1990, nouvelle constitution et multipartisme, il est élu président de la République en 1993, puis réélu à deux reprises lors de scrutin contestés ou boycottés par l’opposition. Son opposant, Alpha Condé est arrêté le 14 décembre 1998 et sera gracié le 18 mai 2001.
Depuis 2007, de grandes manifestations hostiles au système Conté sont réprimées, faisant plus de 180 morts selon les ING.
Le 23 décembre 2008, les militaires prennent le pouvoir sans effusion de sang au lendemain du décès de Lansana Conté . Le gouvernement renversé fait allégeance à la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le  28 septembre 2009, les forces de sécurité ouvrent le feu dans un stade où sont rassemblés des milliers d’opposants.
Au moins 157 personnes sont tuées plus d’une centaines de femmes sont violées.
En décembre, capitaine Moussa Dadis Camara est blessé par balle à la tête par son aide du camp, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba.
En janvier 2010, le général Sékouba Konaté est président de la République par intérim signe avec Moussa Dadis Camara un accord prévoyant un scrutin présidentiel.
En décembre 2010, Alpha Condé devient le premier président démocratiquement élu.  Le 19 juillet 2011, il sort indemne d’une attaque menée par des militaires contre sa résidence de Conakry. Il est réélu le 11 octobre 2015, au terme d’un scrutin émaillé de violences et d’accusations de fraude
Fin 2013 commence en Guinée l’épidémie la plus meurtrière de fièvre hémorragique Ebola qui provoque jusqu’en 2016 la mort de plus de 2500 personnes dans le pays.
À partir d’octobre 2019, la perspective d’un 3éme mandat de l’opposant historique. En 2020 génère une contestation qui fera des vingtaines de morts  civils. Une nouvelle constitution invoquée par Alpha Condé pour briguer forcé le 3 éme mandat, elle est adoptée le 22 mars  2020 lors d’un référendum boycotté par l’opposition.
Alpha Condé est déclaré large vainqueur de la présidentielle du 18 octobre 2020, malgré les prestations de son principal challenger Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo et d’autres adversaires qui crient à la tricherie.
Et le 5 septembre 2021, par coup d’État, le président Alpha Condé est destitué de ses fonctions par le colonel Mamady Doumbouya.
Ibrahima Sory Bangoura