Qualifiée de parodie de la justice, il y a des décennies, notre système judiciaire est en train de sortir de sa torpeur pour une renaissance ; outre, jouer le rôle qui lui est dévolu notamment de l’indépendance et de l’impartialité en tant qu’élément d’équilibre. Avec l’arrivée du pouvoir du Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), notre justice se veut de grandir pour instaurer la crédibilité de l’Etat et créer la confiance des citoyens dans notre pays. La démarche de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) en dit long sur décor actuel de notre système judiciaire.

En réalité, l’Etat de droit dont on parle, n’aura pas d’effet tant que la justice ne joue pas son rôle réel face aux justiciables. Longtemps, nos tribunaux baignaient souvent dans les bavures au prix des jugements rendus de fil à aiguille si bien que nombreux citoyens ne s’en remettaient qu’à la providence. Il était courant que les tribunaux livraient des grosses un jour et en donner le contraire à un autre jour à l’appel d’un client nanti. Personne n’avait plus confiance et nombreux Guinéens ne connaissaient ni le comment aborder un avocat, un huissier, un notaire et ni d’ailleurs le pourquoi. Tout était assujetti à l’argent. De fait, cette ignorance ne permettait pas au citoyen lambda de se rendre à l’évidence que le droit à une justice équitable qui lui était dévolu et mieux pour cela qu’il lui fallait l’assistance obligatoire d’un avocat pour lui faire opprimé qu’il était et se contentait de subir une sentence selon l’état d’humeur des « justiciers ». Le code lui était victime de son contenu.

LE SENS REEL DE LA JUSTICE

Aujourd’hui, avec l’arrivée des hommes en uniforme au pouvoir, le décor à un peu changé. Des professionnels de notre justice, conscients que leur rôle est l’un des plus déterminants pour l’équilibre de notre société, apportent sans se tromper, le sang neuf ou le souffle nécessaire. Oui parce que le Colonel Mamadi Doumbouya et son équipe rassuraient les Guinéens dès au départ que la justice sera notre boussole pour orienter toutes les actions entreprises dans le pays. Une façon d’encourager et donner force à nos justiciers qui semblent jouer le rôle qui leur est dévolu. L’exemple de la CRIEF en dit long. Si bien que tous les gros magnats du pays, supposés détourner l’argent du contribuable, répondent aujourd’hui aux convocations de la CRIEF, pilotée par un certain Alphonse Charles Wright qui ne recule pas devant l’intimidation. Et ces hommes intouchables qui ont régné en maîtres absolus dans ce pays, se retrouvent aujourd’hui dans les geôles. Autant dire que personne n’est au-dessus de la loi. Donc, un indice de progrès se dessine à la justice ; et la robe noire commence à redorer son blason.

Récemment, le feuilleton Charles Wright-Balla Samoura, à réellement alimenter la chronique dans le pays. Tous deux suspendus de leurs fonctions pour une semaine avant d’être rétablis dans leurs droits.

Ce signe évident, redonne espoir aux Guinéens. C’est bien un motif pour les bailleurs de fonds, les simples investisseurs ou le citoyen en tant que bâtisseur de se lancer corps et âme dans l’édification d’une Guinée trop privée.

Loin de nous, la prétention de dire que tout est rose car, si d’un côté, on se bat pour redonner un contenu fait du respect du Code pénal, certains magistrats continuent à pêcher en eaux troubles. Parce que le gain facile, la corruption, la dilation…sont leurs lots quotidiens. Il appartient à ceux qui ont compris le sens réel de leur mission, de confondre la masse des débrouillards pour la mettre au service exclusif des causes justes. Donc, le ton qui est donné ne doit plus être terni.

Au fait, la réalité criarde constatée ici et là, mérite des solutions énergiques. Ceux qui sont incapables, devraient laisser la place aux méritants. Aussi, toutes les affaires qui dorment dans les tiroirs de la justice, il faudrait les sortir et rendre la justice comme cela se doit aujourd’hui, pas de crainte ni d’intimidation de la part des gouvernants ou des maitres absolus du pays qui poussaient du pouvoir économique pour affaiblir notre justice. Or dans un pays où il ya pas de justice, c’est-à-dire le plus fort a toujours raison sur les faibles.

Avec le CNDR, il y a de lueur d’espoir qui pointe à l’horizon. Que les Guinéens se ressaisissent pour voir le bout tunnel. En tous les cas, la Cour de Répression Infractions Economiques et Financières nous édifiera sur les affaires de détournements de deniers publics, de corruption, de blanchissement d’argent et de capitaux déjà sur la table de la CRIEF.

Ibrahima Sory Bangoura