A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, qui a été célébrée en différée le 4 mai à Conakry, beaucoup de sommité de la presse guinéenne a pris part à cette journée historique au chapiteau du palais du peuple. Dans cette démarche, notre rédaction a rencontré l’ancienne Directrice Générale du quotidien national Horoya.

Hadja Madian Bah a mis l’occasion a mis profit pour nous partager ses expériences et sa lecture sur la presse guinéenne, qui est pleine mutation.

Nrguinee.net: Quel est votre regard sur la journée mondiale de la liberté de la presse ?

Hadja Madina Bah: c’est un regard positif, parce que la journée mondiale de la liberté de la presse, n’a pas été un cadeau, ça été le résultat d’une lutte et malheureusement , le résultat de beaucoup de peine, beaucoup de morts, beaucoup de prisonniers parmi les journalistes et voilà si aujourd’hui on a cette journée, on ne peut s’en réjouir et inviter les jeunes journalistes que vous êtes à faire en sorte que les morts ne soient pas morts pour rien et que l’information soit donnée comme elle se doit, en toute objectivité, en toute responsabilité, en toute équité, j’espère que vous savez de quoi je parle.

Parlez-nous des difficultés que rencontrent les journalistes pour la collecte des informations ?

Les difficultés sont de plusieurs ordres, il y a des difficultés d’ordre administratifs, il y a des services, des institutions qui s’opposent parfois sur la libération des informations. Les journalistes ont dû mal à cueillir ou à collecter les informations dans certaines institutions, dans certaines administrations, il y a des difficultés d’ordre matériel, parfois vous avez envie d’aller recueillir les informations dans les endroits et vous n’avez pas les moyens pour vous y rendre, parce que souvent nos médias n’ont pas beaucoup de moyens, pas de moyens de déplacement, pas d’argent qui permettent même pour payer le transport d’aller, c’est aussi une autre difficulté, il y a aussi des difficultés qui relèvent de la formation des journalistes, ils ne savent pas c’est quoi l’information pertinente, l’information pertinente n’est pas tout ce qui se passe, l’information qui permet à la population, aux guinéens de comprendre ce qui se passe dans la cité,  de comprendre ce que le gouvernement est entrain de faire, de comprendre comment les populations accueilles les actions du gouvernement, ça c’est les bonnes informations, mais si vous envoyé des informations qui emmènent les voisins entrain de se boxer ou se battre ou à se faire du mal, moi je crois c’est n’est pas une information responsable, il faut peut être l’éviter ça c’est mon avis personnel, nous nous avons travaillé au moment où il y avait des luttes de libération, où il y a l’apartheid en Afrique du Sud, on choisissait qu’est ce qui est bon pour le peuple d’Afrique du Sud qui est en train de se battre pour sa liberté et qu’est ce qui est mauvais, si tu ne fais pas cette différence, alors tu ne pas la bonne information. Il faut faire très attention, vous êtes responsable de beaucoup de choses, parce que c’est nous qui formons l’opinion, qui orientons les gens, si nous les rencontrons les choses qui ne sont pas de nature à resserrer les liens qui ne sont pas de nature vers le développement, qui ne sont pas de nature à lutter contre l’ethnocentrisme  contre les tard de la société, alors vous ne donné pas la bonne information.

Les femmes sont souvent harcelées dans l’exercice de leur métier, quelle solution préconisez pour mettre fin à cette pratique dans notre pays ?

Il faut premièrement que les femmes acceptent de se former, les responsables des médias ont longtemps refusé aux femmes d’accéder aux postes de responsabilité et l’argument qui était placé à l’époque c’est que les femmes n’étaient pas bien formées pour occuper les postes de responsabilité, pour surmonter cet écueil, il faut accepter de vous former, il ne faut pas vous laisser entrainer, les postes de responsabilité ne s’acquiert pas sur un plateau d’argent ou sur un plateau d’argent, ça s’acquiert au bout de l’effort, il faut fournir des efforts réels, deux fois, trois fois plus que les garçons pour mériter les postes de responsabilité dans les médias, c’est un conseil que je donne aux femmes de médias, il ne faut pas vous faire perdre par des messieurs, il y a des jolies filles qui circulent dans les rédactions, si vous vous laissées faire ça serait tant pis pour vous, vous n’aurez ni les postes, ni le respect, ni rien du tout.

Entretien réalisé par :

Fatoumata Camara & Marianne Touré