La découverte du football par les guinéens remonte vers les années 1927-1928, bien après que la majeure partie des pays d’Afrique de l’Ouest. D’aucuns disent que c’est la Mission Catholique qui a introduit le ballon rond en Guinée, pour d’autres ce sont les marins français dont les navires mouillaient souvent dans le port de Conakry, en attendant le chargement de leurs bateaux, pour passer le temps les marins français jouaient contre les dockers de Conakry soit sur un coin du port, ou sur le pont des navires. Cette hypothèse est la plus probable.
Conakry connaitra la nomination le 20 avril 1920 de monseigneur LEROUGE VICAIRE apostolique et évêque titulaire. Il deviendra le père spirituel du football en Guinée, grâce à lui que les frères BAO de l’archevêché de Conakry s’intéressent à la promotion du football.
Le père ROY eut le mérite de diriger le premier district de football affilié à la fédération française de football à travers la ligue d’AOF. Le père ROY serait remplacé après son voyage de la Guinée par Me Albert Kourouma qui prendra le poste de président du district de Conakry jusqu’en 1958.
Le ballon rond se joue sur toute la surface en Guinée, au bord de la mer, depuis les terrains vagues, poussiéreux et parfois très accidentés des villages les plus reculés.
On joue avec une technique limitée ou rudimentaire, sans connaitre les règles n’était nullement un obstacle à la pratique du football. Peu importe la longueur ou la largeur du terrain et la dimension des poteaux.
Il faut dire aussi que les règles n’étaient pas comprises par les sportifs et les supporters de Conakry et des villages. Dans les années 1930 les matches amicaux étaient organisés entre les équipes par manque de maitrise des règles du jeu, la plupart des rencontres se terminaient en queue de poisson.
A Conakry jamais une rencontre ne se déroulait sans incident et n’était point rare d’assister à des rixes de femmes en plein marché.
Le football guinéen après l’indépendance, la Guinée, comme l’ensemble des territoires du continent africain, a connu la domination coloniale et elle en a ressenti durant plus d’un demi-siècle, les divers effets. C’est à partir de 1946 que les territoires sous domination française ont commencé à s’organiser politiquement pour la reconquête de leur unité sur la base de leur aspiration nationale.
En 1958, la Guinée entre de plein pied dans le concert des nations indépendantes grâce à son non historique au referendum du Général De Gaulle. Par voie de conséquence, le district de football de la Guinée se transforme en fédération Nationale de football affiliée à la FIFA. La Guinée indépendante avait adoptée pour le socialisme, donc l’organisation du sport découle de l’organisation politique du parti. Les hommes politiques considèrent le sport comme un outil pédagogique capable d’inculque le patriotisme aux populations.
En mars 1959, le nouveau gouvernement guinéen dissous tous les clubs de football sur l’ensemble du territoire et aussi les associations et les organisations de jeunesse. Le nouveau Etat réorganise le sport au niveau des seuls organismes de base, sous-sections et les comités de villages constituent la future vision politique pour l’avenir du pays.
Le gouvernement confie l’organisation des nouveaux clubs, et aussi la mise en place d’un championnat nationale et aussi d’une coupe nationale à certaines personnalités compétentes du sport. Tels que YORO DIARRA, Sékou Soumah et N’Famara Camara, qui deviendra en 1961 le premier président de la fédération guinéenne de football.
Pour les nouveaux responsables, il était exclu de faire revivre des noms des clubs, les couleurs des maillots et même les sigles. À l’intérieur de chaque ville de la Guinée un club de football était autorisé. Les supporters nostalgiques des anciens clubs coloniaux n’ayant plus de repères avec la nouvelle structure politique de sport boudèrent les stades pendant très longtemps.
C’est en 1966 que le championnat commence en Guinée. L’équipe de Conakry II qui deviendra le Hafia Football Club terme Arabe synonyme de santé et de vigueur, ce terme a été proposé à la fédération par Me Sayon. Le Hafia FC remportera en 1966, 1967 et 1968. En effet Conakry I reprend le flambeau en 1969 et 1970, l’équipe se structure et change de nom en Kaloum Star puis en AS Kaloum. De 1971 à 1979 le Hafia FC deviendra champion de Guinée.
En 1963, la Guinée possédait deux équipes Nationales de football A et B, une équipe de titulaire et une équipe de réservistes qui étaient constamment à l’extérieur pour se former notamment dans les pays de l’EST (Hongrie, Bulgarie, Pologne, Russie et la Tchèque Slovaquie etc…).
L’équipe A était composé des joueurs comme Daki M’Bor le capitaine, Bafodé Sakho, Tiany Camara Latige, Petit Sory, Ibrahima Kandia Diallo Antoni, Aboubacar Baratte Camara pour ne citer que cela.
Tandis que, après le départ de l’entraineur Hongrois ZACARIAS, cette équipe B ne se renouvelait plus, et a fini par disparaitre au sein de l’équipe titulaire A. les années 1968, la crise de renouvellement devenait difficile et l’équipe devenait vieillissante. Le gouvernement décide de débaucher des étudiants footballeurs en Allemagnes comme Chérif Souleymane, l’unique ballon d’or guinéen, Diané Yayé, Souleymane Aribot pour sauver la face et préparer les jeux olympiques de Mexico.
Pour Ismael Sylla, entraineur à Boffi, aujourd’hui les souhaits de tous les spécialistes et techniciens, c’est une politique qui tend à asseoir l’infrastructure sportive dans toutes les préfectures du pays. Une vraie politique sportive qui tient compte des enjeux du moment tout en définissant des objectifs clairs et les moyens nécessaires à l’épanouissement du sport en Guinée. Il est temps de convoquer les états généraux du football pour amorcer la relance des sports dans notre pays. Il faut crée une équipe nationale sur place de 28 jours et les formés, en faisant des stages et matches amicaux, les renforcer de temps en temps d’éléments venant de l’étrangers ce qui permettra d’avoir une cohésion et de l’automatisme, nous aurions la chance de crée autour de cette équipe une véritable machine à gagner. Il faut en ce moment que la FEGUIFOOT mette en place une politique qui permettra de fixer très longtemps ses jeunes talents au pays avant de s’expatries à l’étranger dans les bonnes conditions. Il faut que la presse nationale participe au renouveau du football guinéen en sa manière.
Notre souhait actuel, est que le ministère de la jeunesse et des sports donne un coup de pied dans le foin, et donner une chance aux spécialistes et aux compétences de s’exprimer dans ce domaine pour l’avenir du sport en République de Guinée.
Ibrahima Sory Bangoura