Un mois après sa nomination, M’Baye Lasisi Touré a accordé une interview au site Nrguinee. Le nouveau coordinateur sportif de Horoya AC de Matam est revenu sur ses nouvelles fonctions tout en reconnaissant l’importance de ce travail au sein du club.
Dans le but de franchir un nouveau palier, le nouveau coordinateur sportif a une mission principale qui consiste à contribuer à la vie du club, à entrainer et relier les licenciés du club tout en assurant le développement de la structure et de ses équipes jeunes en accord avec le projet du club.
Son rôle principal consiste à mettre en place une politique sportive sur l’ensemble du 1er degré. M’Baye Lasisi Touré est connu pour sa rigueur, son intelligence et surtout le sérieux dans le travail.
Le HAC de Matam, est un club de football guinéen fondé en 1978 et basé à Conakry sur la rive droite de la ville ou corniche Sud, précisément dans la Commune de Matam. Le club a connu des succès vers la fin des années 70 avec le titre de vainqueur. En 2012, le HAC est racheté par un homme d’affaires guinéen Mamadou Antonio Souaré.
Selon le coordinateur sportif, M’Baye Lasisi Touré, c’est un poste qui sert de lien entre le club, la direction et les décideurs, notamment le président Soufiane Souaré, le vice-président Salouba Souaré et le propriétaire Antonio Souaré. Donc, j’ai accès à ces différentes personnalités directement, mais je passe souvent par la direction du club pour discuter de la situation du club au quotidien.
Je suis un peu le relais qui est entre le joueur et le coach. Tout ce qui est coordination comme son nom l’indique, je fais de la coordination pour l’équipe première du Horoya. Mais cela nécessite beaucoup de financement, puisque je dois être quotidiennement en contact avec les joueurs pour pouvoir régler certaines choses les concernant.
Et puis rappeler aux joueurs qu’ils ont un devoir vis-à-vis du club. Surtout veiller à l’équipe première du club, communiquer avec les joueurs, faire passer le message du coach et la direction du club.
Pour moi, Lasisi Touré, je ne suis pas un technicien, pour bien parler d’une équipe. Car, pour le faire il faut bien connaitre l’ossature. Dieu merci, j’ai été pris au niveau de Horoya par le propriétaire du club, parce que j’avais déjà un acquis, l’acquis c’était quoi, je suis passé à l’AS Kaloum où j’étais manager général. Là, j’ai fait mes preuves avec l’équipe nationale de la Guinée, lorsque Aboubacar Titi Camara était ministre des Sports en 2010. J’étais en Europe, il m’a fait appel, j’ai été le chargé de communication de l’équipe nationale de Guinée. Il y avait un manque de communication au sein de l’équipe nationale, je pense bien que j’ai ouvert un peu cette voie de la communication.
Parce que, avant les joueurs fuyaient la presse. Un mythe qu’il fallait briser. Donc, je pense bien que j’ai apporté ma pierre à l’édifice. Je n’aime pas parler trop de ma personne. Car, à cette époque, il y avait l’ancien coach Michel Dusuyer qui me connait parfaitement avec les anciens sociétaires du Syli comme Kamil Zayatte, Titi Camara, Pascal Feindouno, Fodé Mansaré pour ne citer que ceux-là.
Au-delà de la communication, je faisais un peu aussi du management. Parce que, à cette période, il n’y avait pas de manager général au sein de l’équipe nationale de Guinée.
Selon le nouveau coordinateur sportif du HAC de Matam, il faut rester fidèle envers ce club qui a changé l’image de notre football. Pour la petite histoire, en fin 2011, M. Diomessy Mamoudou et le secrétaire général étaient venus me voir pour la première fois et ils avaient sollicité mes services. Mais, à l’époque je ne voulais pas venir, j’ai fait 6 mois de reflétions ça n’a pas été facile pour moi de prendre ma décision. Car, à la base je me considérai comme un enfant de Kaloum où non seulement j’avais servi le club phare de la Guinée et puis j’étais attaché aussi à ce club pour être honnête.
Maintenant, le jour que j’ai rencontré le propriétaire du club, Mamadou Antonio Souaré, il a su trouver les mots pour me convaincre. D’abord, il a rencontré ma mère pour la faire comprendre que son fils que je suis serai dans les bonnes mains. Parce que, quitter la France pour venir s’installer en Guinée était très difficile pour moi. D’abord, il fallait convaincre ma femme et mes enfants, leur dire maintenant qu’ils vont rester en Guinée. Donc, ce n’était pas facile pour moi.
Mais, à un moment donné, je pense que le projet que le propriétaire m’a vendu, j’ai été réceptif à ses conseils et aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir lui être fidèle. Vous savez, il y a un adage qui dit ‘’l’ingratitude n’a jamais fait le bonheur d’une personne’’. Moi, je reste fidèle au président Soufiane Souaré, le vice-président et surtout le propriétaire du club, Mamadou Antonio Souaré. Je suis quelqu’un qui reste droit dans ses botes, je n’aime pas qu’on me regarde de travers qu’on dise que ce garçon nous a tourné le dos lorsqu’il a eu des problèmes. Je ne cherche pas à convaincre quelqu’un, je suis en harmonie avec ma conscience.
Moi, mon ambition, c’est de toujours voir le Horoya AC de Matam rayonner sur le plan international, pourquoi pas revenir un jour avec un trophée, c’est-à-dire le trophée de la Ligue Africaine des Champions.
Ça fait quelques années que je suis au niveau de ce club, l’indice a changé, en plus le club est connu à travers le continent.  Actuellement, le Horoya AC figure parmi les 8 meilleurs clubs de l’Afrique, on s’est fait un nom, on a donné de la place aux clubs guinéens, maintenant nous avons 4 représentants. Depuis l’indépendance c’est du jamais vu, on doit beaucoup à ce club Horoya AC.
Et qui parle de ces prestations, parle également de ces joueurs, parce que, pour être très performant, il faut avoir des joueurs et ces joueurs c’est moi qui suis allé leur chercher un peu partout à travers l’Afrique. Où beaucoup de personnes ne me croyaient pas en ce moment.
Donc, si on doit à Antonio Souaré, c’est que Lasisi à porté sa pierre à l’édifice. D’abord en faisant venir les joueurs comme Ockansey Mandela, Khadim N’Diaye, Fodé Camara’’Kuffur’’, Paul Keba Koulibaly, Ange Kouloudou Barezi, Bazir Ouadraogo, Sebé Bafour et Breffo Mensah, la liste est longue. Ce sont des joueurs qui tiennent encore la baraque. Donc, je peux que dire merci et remercier le tout puissant Allah et également le propriétaire du club qui a mis des moyens à ma disposition pour avoir tous ces joueurs qui font la fierté de notre football à travers l’Afrique.
Pour M’Baye Lasisi Touré, la différence entre le manager général et le coordinateur sportif, c’est un peu la politique du club, le manager général, a en charge l’équipe réserve et l’équipe première. En fait le manager général fait le management, selon les Allemands. Et pourtant, le coordinateur coordonne tout.
Soufiane Souaré c’est un président qui fonctionne comme les présidents de club en Europe. Un joueur est appelé à faire son devoir et le club aussi est appelé à lui rendre la monnaie en exécutant les droits de ces joueurs. C’est un Monsieur qui aime bien les joueurs sérieux, engagés et déterminés.  C’est un président qui vit du football. Selon ses termes, il doit tout M. Koulty Mady Camara sur le plan sportif. Il a pu remettre de l’ordre, parce que beaucoup de personnes amenaient des joueurs n’importe comment et sans le test.
Il a professionnalisé ce club, et ce professionnalisme on le doit en grande partie au président Soufiane Souaré qui est aujourd’hui assisté par son vice-président Salouba Souaré.
Et aujourd’hui, l’objectif du club et de son président Soufiane Souaré, c’est d’aller plus loin dans les campagnes africaines. Car, moi je suis de nature très reconnaissant. Je remercie Dieu, partout où je vais, c’est par rapport aux acquis que j’ai.
On ne me prend pas en tant que M’Baye Lasisi Touré, on me prend par rapport à ce que je peux apporter au club. Cela me rend fier, lorsqu’un président m’appelle, il souhaiterait un jour m’avoir pour travailler avec lui.  Figurez-vous bien, je suis l’une des personnes qui ont quitté Kaloum et lorsque le HAC joue contre Kaloum et que Horoya AC gagne, la même nuit je peux être en ville sans inconvénient. Parce qu’ils savent ce que j’ai apporté à ce club de Kaloum.
Parlant de Titi Camara, l’orateur précise que c’est une longue histoire, parce que c’est un monsieur que j’ai connu à ses débuts. Lorsqu’il avait été sollicité par l’ancien président de la République, Alpha Condé en 2010. En ce moment, nous étions à Paris, lorsqu’il me disait qu’il aimerait travailler avec moi.  J’ai répondu pourquoi pas. Mais, à condition que tu me prennes en charge, parce que quitter en Europe venir en Guinée, c’était difficile pour moi. On a discuté et au mois de décembre il fut nommé ministre des Sports et directement il m’a appelé et on sait entendu.
Je souhaite bonne chance à tous les clubs guinéens et puis également à notre équipe nationale et souhaite vivement la réconciliation au sein de notre football. Parce que ce n’est pas en mettant le couteau dans le dos sur certains que le football de notre pays va se développer. C’est dans l’harmonie, la cohésion et la main dans la main que notre sport roi qui est le football pourra progresser.
Ibrahima Sory Bangoura