Le mercredi, 15 février à l’Institut de Recherche Linguistique Appliquée (IRLA), sis à Teminataye dans la commune de Kaloum, que s’est tenue une formation sur ‘’l’apprentissage des langues maternelles en langue maternelles’’.
D’entrée, Dr Aly Badara Sylla, maitre de conférence en science de langage, dira que beaucoup de chercheurs et scientifiques estimaient que les enfants apprennent plus vite, rapidement et plus facilement dans leur langue maternel que dans une langue étrangère.
« Si aujourd’hui, nous prenons la décision de revenir sur nos langues, je crois que cela serait une expérience qui porterais plus d’avantages que d’inconvénients, parce que la langue nationale, une fois que l’on a appris la connaissance fondamentale à ce niveau-là, la connaissance instrumental comme la lecture et l‘écriture deviennent facile. C’est un transfert de compétences dans une langue étrangère. Les gens ne vont pas rejeter où sous-estimer nos langues, il suffit que les moyens soit là et beaucoup de détermination des uns et des autres pour que l’expérience puisse aboutir pour donner de bons résultats.
Par ailleurs, Dr Sylla estime qu’il y a de la précipitation dans l’abandon de nos langues. « A mon avis, on aurait  peut-être stoppé pour réfléchir, tirer les leçons. Et puis continuer avec des amendements qui étaient nécessaire. Mais pas abandonner brusquement comme cela. Il y a tout un travail de sensibilisation pour qu’on puisse revenir comme avant », dit-il. Et d’ajouter que les autorités définissent clairement une politique linguistique qui tient compte des langues nationales, de leur place dans la culture et dans le système éducatif en général. Et que cette place soit au côté de la langue française comme véhicule d’enseignement.
Pour sa part, Dr Mohamed Bintou Keita, Directeur général de l’IRLA, affirmera que nous avons voulu faire croire aux guinéens, qu’après 16 années de pratique de langue nationale à l’école, on peut bien étudier dans nos langues et enseigner dans nos langues.
« Nos langues sont capables d’exprimer la science, la technique et la technologie. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. La langue c’est juste un moyen de communication, ce n’est pas la science en soi. La science se trouve dans toutes les langues, il y a des moyens de communiquer. C’est dans ce cadre qu’on a organisé ce mercredi scientifique », a-t-il précisé.
En outre, le DG de l’IRLA, met l’accent sur des préalables. « Il faut qu’il est une synergie d’action avec tous les acteurs à tous les niveaux pour réfléchir correctement sur les voies et moyens pour relancer l’enseignement de nos langues à l’école. A commencer par la direction de l’IRLA, de l’alphabétisation et l’imprimerie nationale de l’éducation. Tous ceux-ci ont été mis en place par le premier régime pour faciliter l’enseignement en langue nationale. Parce qu’il faut savoir que la langue est une puissance et le pouvoir. Celui qui contrôle sa langue, contre son développement. La maitrise de la langue, c’est aussi un moteur de développement qu’il faut absolument promouvoir. Faire sortir notre population dans l’obscurantisme et de la pauvreté  intellectuelle est une affaire de tous », a-t-il conclu.
Pour rappel, L’IRLA a pour mission de décrire les langues guinéennes et les doter d’une orthographe harmonisée. Il s’agit aussi de promouvoir nos langues dans tous les domaines : la science, la technique, la technologie et la culture. Il est également question de mener des études sur nos riches traditions orale, en recueillant les contes, les proverbes, les légendes, les maximes et les dictions.
Ibrahima Sory Bangoura