Depuis le jeudi 13 avril dernier, bon nombres des pêcheurs guinéens en haute mer ont été victimes de brûlures au 2ème et 3ème degré, de démangeaisons et d’autres lésions cutanées.
Le chef du service de chirurgie plastique et des grands brûlés de l’hôpital Donka, Karamba Kaba, a expliqué que ces lésions étaient causées par une substance chimique corrosive, dont la nature est actuellement inconnue.
Les pêcheurs, dit-il, ont été en contact avec cette substance pendant leur travail en mer : « Depuis quelques jours, nous sommes envahis par un grand nombre de patients qui viennent pour des éruptions cutanées, des lésions sur la peau parce qu’ils ont été en contact avec une substance chimique dont nous ignorons la nature pour le moment. Ces lésions sont des types de brûlures de 2e et de 3e degré, elles affectent les membres supérieurs, les organes génitaux externes et la bouche, notamment chez les pêcheurs qui tirent les filets à la bouche. Nous avons conclu pour le moment à un diagnostic de brûlure chimique d’origine corrosive. Nous poursuivons actuellement nos investigations dans différents laboratoires pour déterminer de quoi il s’agit. »
En trois jours, le service de chirurgie plastique et des grands brûlés a reçu 51 patients, dont cinq ont été hospitalisés en raison de lésions cutanées graves. Les patients souffrant de lésions mineures sont traités et renvoyés chez eux.
Naby Camara, un pêcheur résident à Kassa, a expliqué comment les symptômes sont apparus chez lui et ses collègues en mer. Ils ont commencé à ressentir des démangeaisons et des enflures, surtout au niveau de la bouche, après avoir été en contact avec la substance chimique : « J’étais en mer avec quatre collègues depuis mardi matin, et c’est le mercredi soir que les symptômes ont commencé à se manifester. J’ai eu des démangeaisons à la bouche après l’avoir frottée, et cela est rapidement devenu tout enflé. Je n’arrivais même pas à avaler quelque chose, et ensuite, j’ai développé des boutons et cela s’est aggravé. Depuis hier, nous sommes pris en charge ici à Donka et cela va beaucoup mieux. »
Dr Karamba Kaba, chef du service de chirurgie plastique et des grands brûlés de l’hôpital Donka
Le Dr Karamba Kaba conseille aux pêcheurs d’être prudents et d’éviter la zone où ils ont remarqué une marée jaunâtre étendue sur la surface des eaux. Il leur recommande également d’éviter de pêcher du poisson mort, qui est forcément contaminé. Le ministère de la pêche, de l’environnement et de la santé enquête actuellement sur la cause de ces lésions cutanées chez les pêcheurs.
Ibrahima Sory Bangoura