En campagne, Cellou Dalein Diallo réplique à ses adversaires: « on m’accuse de défendre la cause des peuls. En même temps, on me reproche d’avoir oublié le Foutah »

C’est Sanoyah, dans la sous-préfecture de Manéah (Coyah) que Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a choisi pour lancer sa campagne vendredi.

Ils étaient nombreux à venir de plusieurs coins de Conakry, de Manéah et environs pour assister à cette rencontre.

Dans un discours qui a duré plus trente minutes, Cellou Dalein Diallo a dénoncé la ‘’mauvaise gouvernance’’ dont seraient victimes les Guinéens et a décliné son programme de société qu’il promet de réaliser une fois élu président de la République.

Dès l’entame de son intervention, le président de l’UFDG a rappelé à la foule massivement mobilisée ce qui pourrait être la différence entre lui et le président sortant, dont il ne prononcera jamais le nom durant tout son discours. Pour le désigner, il a trouvé le mot ‘’petit roi’’. Cette différence, serait-ce qu’il a vécu tout son en Guinée et a travaillé pendant trente ans dans l’Administration guinéenne.

« […] Comme vous, j’aime la Guinée. J’y ai toujours vécu avec vous et parmi vous. Je n’ai jamais désespéré de notre patrie, je ne l’ai jamais abandonnée. Je suis fier d’avoir toujours assumé mes responsabilités, au service de tous les Guinéens. Avec beaucoup d’entre vous, j’ai une histoire, des liens forts à travers mon parcours personnel ou mon engagement politique. Depuis de nombreuses années nous partageons les mêmes joies et les mêmes peines. Nous avons appris à nous aimer et à nous faire confiance en nous côtoyant à l’école, dans l’administration, dans la vie de tous les jours. Pour moi et vous le savez, les hommes se distinguent par leurs talents, leurs compétences, leur intelligence, leur moralité. Ils se rencontrent autour des valeurs qu’ils ont en partage. L’origine, l’ethnie, le statut social n’ont jamais été pour moi des critères déterminants de jugement. »

Cellou Dalein a répondu à ses détracteurs qui l’accusent, selon lui, de favoriser sa communauté et en même d’oublier sa région d’origine. « Mes adversaires politiques m’accusent de défendre la cause des peuls. En même temps, ils me reprochent d’avoir oublié le Foutah lorsque j’ai assumé d’être premier ministre et d’essayer dans cette responsabilité de servir tous les Guinéens et l’Etat. Je sais trop bien comment ces gens réfléchissent. Pour eux, c’est  »la mère avant la patrie ». Pour moi, la Patrie est notre mère à chacun. Le respect que nous lui devons tient au fait que tous ses enfants que nous sommes ont les mêmes obligations, mais aussi les mêmes droits. La Guinée, c’est la maison commune : chacun doit avoir sa place. Les régions doivent être traitées sur le même pied, de même que les citoyens ont droit à une égalité des chances. C’est ma conception de l’Etat et ma vision de notre société. »

Parlant de ses réalisations en Guinée Forestière, en Basse et Haute Guinée, Cellou a cité entre autres, la route Sérédou-N’Zérékoré-Lola avec le pont sur le Diani, la route Kouroussa jusqu’à Kourémalé avec plusieurs ponts, mais aussi le pont sur la Fatala à Boffa.

Il a ensuite affirmé qu’il ne réalise pas une infrastructure parce qu’il a des préférences pour la localité où est réalisée cette infrastructure, mais en tenant compte de la rentabilité de ladite infrastructure.

Le président de l’UFDG a dénoncé la fissure du tissu social, avant de dire que son souhait c’est que tous les Guinéens, étant égaux, vivent tous main dans la main. C’est pourquoi il a demandé aux Guinéens, aux jeunes notamment, de choisir leur destin le 11 octobre prochain.

Il a également dénoncé la distribution des billets de banque sur fonds de campagne : « Je vois ce petit roi distribuer des paquets de liquide lors de ses déplacements. Des paquets de billets qu’il distribue avec l’argent de la République ! de la Guinée ! Ces sortes de cadeaux nous réduisent, nous Guinéens, à un statut de mendiants ! Voulons-nous d’un petit roi qui dilapide l’argent de la Guinée? Non. C’est en citoyen que nous décidons de notre avenir commun ! Notre conscience ne s’achète pas ! Notre dignité de citoyen ne s’achète pas ! Nous Guinéens nous devons mettre fin, le 11 octobre, à ce système! »

Pour finir, Cellou Dalein s’est engagé à investir dans l’enseignement primaire, de doubler le nombre de place dans les écoles, de construire de nouveaux établissements, mais aussi dans la formation des enseignants.

JM