PARIS- Comment Bah Oury a accueilli la grâce présidentielle qui lui a été accordée ce jeudi 24 décembre 2015 par le Président Alpha Condé ? A quand le retour à Conakry du premier vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée ? Après plus de quatre années d’exil, Bah Oury nourrit une seule ambition : Rentrer dans son pays et s’occuper de sa formation politique. Dans cette interview exclusive accordée à notre rédaction, le premier vice-président de l’UFDG revient sur ses projets, ses relations avec le Président Alpha Condé, et surtout son avenir politique. Exclusif !!!

 AFRICAGUINEE.COM: Bonjour Monsieur Bah!

BAH OURY: Oui bonjour!

Comment avez-vous accueilli la grâce qui vous a été accordée ce jeudi 24 décembre 2015 par le Président Alpha Condé ?

Je suis très heureux du fait que cette grâce présidentielle  intervienne maintenant. Je suis heureux pour les 170 personnes qui pourront recouvrer leur liberté. Je pense à ceux qui restent encore.  Mais comme ce qui était convenu, les choses pourraient aller dans le bon sens dans les prochains jours.

Parmi les condamnés dans l’affaire 19 juillet c’est seulement quatre personnes qui ont bénéficié de cette grâce. Est-ce que selon vous cet acte du Chef de l’Etat ne laisse pas un goût amer ?

Non pas du tout. Je pense qu’il y a une question de calendrier et une question d’opportunité. Comme vous le savez, il y a certains qui sont en jugement devant le tribunal militaire. Je pense que tout le monde pourra être libéré comme ce qui était convenu dans les entretiens que j’ai eus avec le  Président Alpha Condé.

Dans un vos tweets vous avez déclaré cette grâce présidentielle pourrait décrisper la situation politique du pays. Expliquez nous comment ?

Je  pense que cette grâce présidentielle intervient à un moment très important dans l’histoire de notre pays. La date symbolique qui a été retenue pour le faire indique une volonté de faire du second mandat un processus de décrispation et d’apaisement pour permettre à la Guinée d’actualiser ses potentialités économiques qui restent toujours en jachère. Je pense que c’est une bonne augure pour notre avenir parce qu’on a tous intérêt à ce que le pays évolue dans la stabilité dans l’apaisement, dans la décrispation et dans le respect des droits qui sont reconnus à tous les citoyens guinéens.

Dans ce cadre, j’y adhère totalement et j’y apporterais également ma pierre pour que cet édifice puisse tenir sans rechigner pour nous permettre d’envisager autrement l’avenir de notre pays que les années précédentes.

Le député Ousmane Gaoual Diallo dit qu’il aurait souhaité qu’il y ait une amnistie claire et non  une grâce présidentielle. Qu’en dites-vous ?

Chacun est libre de dire ce qu’il veut.  Moi j’estime  qu’un premier pas est fait. Nous avons intérêt à  l’amplifier pour que l’élan soit maintenu. Et que nous agissions dans une dynamique qui permette à tous ceux qui sont liés à cette triste affaire du 19 juillet puissent recouvrer leur liberté. C’est ce qui est important pour moi dans la  phase actuelle.

Maintenant que vous êtes libre, à quand peut-on s’attendre à votre retour en Guinée ?

Vous savez, ça fait près de quatre années d’absence.  Il y a une petite préparation à  faire. Ça ne sera pas long. Le moment venu vous serez tous informés. Parce que je suis très pressé d’être chez moi, de retrouver les amis, d’aller présenter mes condoléances à tous ceux et à toutes celles qui ont perdu les leurs pendant cette longue absence du pays.

Certains vous voient déjà comme un futur ministre d’Alpha Condé. Qu’en dites-vous ?

Je pense qu’il y a beaucoup de spéculations. Ce qui m’importe, comme je l’ai déjà dit, c’est m’occuper  de ma maison qui est dans un triste état dans la phase actuelle. Cette maison, c’est l’UFDG qui a besoin d’être revigorée, d’être  assainie pour aborder la phase actuelle d’un tournant politique important dans une dynamique constructive de modernisation de sa démarche, d’évolution de sa stratégie dans tous les domaines.  

Merci beaucoup  M. Bah Oury

Merci à africaguinee.com  parce que vous avez contribué de près ou de loin à ce que ce jour puisse être aujourd’hui.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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