Les organisateurs du meeting de soutien au retour de Moussa Dadis Camara ne veulent pas d’amalgame. Alors qu’on a tendance à attribuer la paternité de leur manifestation au FPDD (le parti présidé par Dadis), ils ont tenu à préciser qu’ils n’ont aucun lien avec ce parti de leur « frère ».

 « Nous n’avons aucun lien avec le parti FPDD (forces patriotiques pour la démocratie et le développement). Ce mouvement est une initiative de la Coordination de la Jeunesse de la Forêt. Nous l’organisons en collaboration avec tous les mouvements de soutien au retour de Dadis. Le parti peut s’y inviter en faisant appel à ses militants, mais il n’est nullement impliqué dans l’organisation », a expliqué le chargé de la communication de la Coordination, Emmanuel Fassou Sagno. Ce, à l’absence du président Jacques Gbonimy de la CENI.

 Dans son discours de la circonstance, Emmanuel Fassou a essayé d’expliquer le bien-fondé de ce meeting. « Ce meeting est né d’un fait. Sachez que cette coordination œuvre pour la paix et le développement de la Guinée, en général, et de la Guinée-Forestière en particulier. C’est dans cette optique, que nous avons pensé qu’il faut organiser un mouvement de soutien en faveur d’un homme qui a passé cinq ans à l’étranger, et qui veut rentrer. Puisque cet homme a été le président de la Guinée pendant au moins un an », a-t-il affirmé au micro de Guinéeenws©.

 Pour Fassou Emmanuel Sagno, Dadis mérite un accueil chaleureux pour plusieurs raisons. « Il est le seul président qui, sans avoir une aide extérieure, a pu gérer les finances de son État. Les fonctionnaires étaient payés, et à temps. C’est un homme honnête et franc qui a prôné la bonne gouvernance et la liberté. En moins d’un an de pouvoir, on avait commencé à avoir de l’eau et du courant électrique. C’est lui qui a déclenché la reconstruction de nos garnisons militaires, ainsi que la construction de plusieurs autres infrastructures publiques…», a-t-il énuméré.

 Le chargé de la communication n’a pas occulté l’embarrassante question du 28 septembre. « Nous nous inclinons pieusement devant les victimes de cet évènement. Et nous souhaitons la santé à ceux qui ne seraient pas encore guéris de leurs blessures. Nous souhaitons que justice soit rendue, et que les coupables soient connus et condamnés selon leurs forfaitures », a dit M. Sagno. Mais en parlant du 28 septembre, la Coordination voudrait qu’on aille un peu plus loin pour parler de la tentative d’assassinat contre Dadis. « Nous nous inquiétons sur un aspect. Le 28 septembre a suscité un autre problème. Le 03 décembre 2009, on a tiré sur Dadis. Pourquoi rien n’est fait pour situer les responsabilités ? Donc, en parlant du 28 septembre, il est important de parler de cela. Il faut que l’humanité sache qu’un président a été victime d’une tentative d’assassinat, et que rien n’est encore fait pour retrouver les coupables », indique-t-on.

Sur la tentative d’assassinat de son leader, Sagno s’interroge : « Pourquoi la justice ne s’intéresse pas à cet autre aspect ? Y a-t-il une justice à double vitesse ? Pourquoi en parlant du 28 septembre, les organisations de défense des droits de l’Homme ne parlent pas de la tentative d’assassinat perpétrée contre Dadis ? »

 Le message sur lequel les responsables de la Coordination ont insisté est celui appelant les jeunes guinéens à faire une mobilisation sans faille le jour du retour de Dadis.

 Il y a quelques semaines, plus de 2000 femmes avaient organisé une marche pacifique torse nu à N’zérékoré pour réclamer le retour de leur « fils ». Sinon, qu’il n’y aurait pas d’élection dans la région.