Les formules s’échangent à l’oral. Sont-elles pour autant correctes ? La Nrguinée revient sur leur bon usage.

« Je suis tombé par terre, / c’est la faute à Fanta, / Le nez dans le ruisseau, / c’est la faute à Koly… »

Cette chanson entonnée par salif Keita dans l’enfant noir ne vous est surement pas inconnue. Et pour causes c’est à elle que l’on doit la postérité de la locution populaire « c’est la faute à ».

Si la formule de Vitor Hugo- expression, soit dit en passant, qui existait déjà chez des chansonniers comme Jean François Chaponnière et François Béranger- est passé dans les usages populaires, on peut sans nul doute que sa construction est correcte. Pourtant, selon les sages, son emploi est déconseillé. Explications.

«  C’est la faute à », «  c’est de la faute de »

On ne redira jamais assez mais ce qui est établi par la rue n’est pas nécessairement juste. Ainsi en va-t-il par exemple des formules «  de par », «  des fois » et de la locution «  c’est la faute à ». Bien que présente en littérature, « c’est la faute à ». Bien que présente, chez des auteurs aussi honorables que cette dernière expression demeure à éviter.

Ainsi que nous le rappelle l’Académie française dans sa rubrique dire/ne pas dire «  c’est la faute » appartient au registre oral et ne peut, par conséquent, s’employer à l’écrit. Idem pour la forme «  c’est de la faute de », indique le trésor de la langue française. Pour être correct, il est donc préférable d’écrire «  la faute en est à Facinet » ou «  c’est la faute de Facinet ».

Les sages nous précisent par ailleurs que la tournure «  c’est la faute à » peut être correctement employée dans deux cas très précis. Lorsque « à » renforce un possessif. Exemple : «  ce n’est pas leur faute, à ces élèves ». Et enfin, quand l’expression est utilisée sous la forme interrogative. «  A qui la faute ? »

AMS Touré