La débrouillardise des jeunes cireurs de chaussures

On les trouve un peu partout et tous les jours dans la capitale Conakry, leur activité principale cirer les chaussures et devenir un jour un grand opérateur économique.

Ils sont des dizaines à stationner auprès des artères publiques, lieu où ils passent presque toute la journée à cirer les souliers éculés et poussiéreux, l’histoire de gagner quelques recettes journalières.

Généralement leur âge varie entre 8 à 20 ans, principalement des ressortissants de la Moyenne Guinée, leur rêve est de devenir des grands commerçants. La plupart quitte leurs villages à l’âge mineur, à la recherche d’un métier pour subvenir aux besoins de la famille.

En effet, avec la modique somme de 50.000 francs guinéens, il est facile de se lancer dans cette activité. Commander une caisse en bois, servant de tabouret qui contient ainsi les outils (brosses, cirage, torchons, fil aiguille, repose pied en métal. Avec tous ces éléments, ils sillonnent presque toute la ville entre 7 heures et 18 heures.

Milles francs guinéens pour cirer une paire de soulier, en moins de cinq minutes avec des gestes aussi habiles qu’appliqués. Un montant qui leur permet d’accumuler entre 20.000 à 50.000 GNF comme revenu journalier, de quoi soutenir un peu les besoins de la famille.

«Cirasse », « laver-laver », « Kon-kon », ce sont des alertes, attentifs pour interpeller les clients. Par ailleurs, qu’il pleuve ou qu’il vente, ces jeunes cireurs de chaussures sont confrontés aux intempéries naturelles, la pluie, le chaud soleil éventuellement les maladies ou la faim, parfois un seul repas par jour. Il arrive parfois qu’ils soient arnaqués et rackettés par les bandits.

Pour Ousmane Diallo, cireur à Dixinn terrasse « je pratique ce métier depuis que j’avais 10 ans, aujourd’hui j’ai mes 16 ans, je reçois par jour entre 10 à 14 clients, cela me permet de gagner un peu d’argent. Je dors dans un salon de coiffure, que je paie 15.000 francs guinéens par mois au propriétaire. Alors je me bats pour qu’un jour je sois un grand opérateur économique, c’est mon défi » a-t-il expliqué.

Toutefois, le métier de cireur dans la capitale guinéenne, est actuellement en phase de régression à cause de la convoitise de la pratique des motos-taxis, permettant rapidement d’amasser un intérêt vertigineux. Face à cette prolifération des motos taxis, nombre de cireurs ont abandonné cette corporation au profit d’une part par le chemin de l’exil, d’autre part par la pratique d’un autre métier.

Amara Touré