Les guinéens devront renouveler leur parlement le 1er  mars prochain, suite à un deuxième report de la date fixée par la Commission électorale Nationale indépendante (CENI), dans le but de rapprocher les différents protagonistes à un dénouement heureux à ce contentieux électoral. Une élection aux multiples enjeux, lorsqu’on sait que ces élections législatives constituent désormais  l’interface entre l’éventuel référendum constitutionnel et les prochaines élections présidentielles prévue à la même année.

En effet, quelques mois plutôt avant le dépôt des candidatures, la suspicion d’un éventuel 3ème mandat du président de la République Pr Alpha Condé a pris l’ampleur dans l’opinion publique guinéenne, ce qui a favorisé la mise en place d’une plateforme citoyenne appelée front national pour la défense de la constitution (FNDC).

Cette impulsion populaire conduite s’est métamorphosée en un duel politique, touchant ainsi les actions de la Commission électorale indépendante (CENI). Des anomalies signalées dans certaines CAERL par l’opposition, comme quoi « plusieurs mineurs ont été enrôlés dans les fiefs de la mouvance » dénoncent l’opposition.

C’est dans cette atmosphère d’ambiguïté et de rejet, que les partis phares de l’opposition à savoir : l’UFDG, UFR, PUP, PDEN et consorts ont refusé de soumettre leur candidature, laissant ainsi l’occasion aux partis jeunes de tenter leur chance pour l’Assemblée Nationale.

Face à cette situation critique, notre rédaction est allée recueillir le sentiment de quelques citoyens afin de donner plus de visibilité.

Diallo Thierno Souleymane citoyen à Dixinn « personnellement je suis sceptique à la tenue de l’élection à la date encore prévue le 1er mars 2020, parce que la plupart des acteurs concernés ne sont pas au rendez-vous ».

Daloba Keira administrateur civil, Bellevue marché « le problème ne se situe pas à la tenue de l’élection, je pense qu’il faudrait mettre en place un comité de réflexion, composé de toutes les forces vives de la Guinée pour pouvoir bien discuter sur notre constitution. Avec alliage d’idées, nous pourrions peut être sortir de ce marasme politique » a-t-elle proposé.

Sandaly Touré enseignant « ces campagnes ne pourront pas être à la hauteur des attentes, parce que selon moi, certains militants des partis en lice ont la trouille pour battre campagne dans les circonscriptions des formations dissidentes pour cette élection. Je trouve ça anormale et irresponsable pour l’épanouissement de notre jeune démocratie, de surcroit, les différents acteurs de l’échiquier politique, devront privilégier le dialogue constructif, parce que les citoyens lambda souffrent quotidiennement pour des querelles politiques, il faut qu’ils placent la Guinée devant toute divergence».

Pour l’heure, le rythme des campagnes législatives en Guinée, notamment Conakry semble être en l’léthargie non seulement pour l’insécurité en cette période contradictoire, mais aussi par manque de moyens pour la plupart des jeunes formations politiques, qui constituent presque les maillons faibles devant le pouvoir en place.

Amara Touré