La spirale de violences ou la manifestation de rue, organisée le 28 juillet dernier par le Front national de défense pour la constitution (FNDC), a été certes, la résultante d’un climat d’incompréhension, d’intolérance, de haine et d’insécurité ayant entrainé la perte en vies humaines, de blessés graves et de dégâts matériels importants. Ce douloureux et regrettable évènement, devrait interpeller les Guinéens, à adopter de comportements responsables pour redonner un sens aux notions de fraternité et de solidarité qui ne sont nullement incompatibles avec notre démocratie. Alors, pourquoi ne pas se ressaisir pour bâtir l’avenir ?

Il est évident que la violence puisse ses racines dans les multiples contradictions qui secouent certaines sociétés en crise d’identité. Heureusement en Guinée, filles et fils du pays, ne souffrent d’unanimité. Tant bien que depuis la nuit des temps, l’identité propre du pays, nous a toujours imposé l’unité nationale, la cohésion sociale et la paix.

Aujourd’hui, la question qu’on se pose, est de savoir si cette originalité nous tient à cœur et si les Guinéens sont tous résolus à lutter contre toutes les formes de déviation et de division visant l’atteinte à la stabilité de la nation. Autrement dit, les autorités militaires au pouvoir et les forces vives de la nation, ont-ils la force et le courage nécessaire de s’accepter et s’asseoir ensemble pour se dire la vérité, que de cultiver l’acharnement contre les uns et les autres. Seul le dialogue et encore le dialogue, peut résoudre toutes ces altercations et anxiétés. Refusons de faire de la Guinée, un conglomérat de clans, d’ethnies et de tribus où à tout moment, l’étincelle peut jaillir parce qu’on cultive le mépris des autres comme s’ils n’étaient pas des citoyens guinéens. Cela, ne nous amène nulle part.

Toutefois, retenons que le monde est indépendant, donc la notion de liberté et de justice sociale, est devenue un phénomène de contagion. Et, aucun peuple n’accepte désormais la dictature, la spoliation et le déshonneur. Qu’à cela ne tienne, le respect de lois, nous impose une certaine discipline vis-à-vis de nos gouvernants ; même si la démocratie, est une donnée irréversible, un enjeu historique et un paramètre fondamental dans la gestion des affaires de l’Etat. Autrement, cette démocratie suscite l’émulation, la concertation, le dialogue et favorise l’alternance du pouvoir dans l’intérêt bien compris des gouvernés.

Et même si la violence est devenue aujourd’hui une forme d’expression, un rouleau compresseur en ce siècle définissant, avec ses causes endogènes et exogènes variées, notre pays ne doit s’en passer d’elle, car la violence tue, détruit, ravage et compromet dangereusement l’avenir d’un pays. Ceci dit, les acteurs politiques, les gouvernants, la société civile ou citoyens de toutes les sensibilités, sont condamnés à constituer un ‘’forum’’ appelé à s’opposer à toutes les tentatives visant à remettre en cause la paix dans notre pays. Un pays où le souhait des fils et filles conscients, est de voir s’instaurer un Etat de droit, respectueux des libertés fondamentales de l’homme.

En fait, la manifestation du 28 juillet, transformée en véritable spirale de violences entre les forces de l’ordre et les manifestants (causant des morts), doit interpeller tout bon Guinéen et patriote. En tout cas, il est un devoir pour chaque guinéen, de prêcher la bonne parole pour que cessent des comportements belliqueux mais aussi que les périls qui menacent le pays, s’estompent et laissent la place à une ère de paix et de concorde.

Que Dieu nous épargne de la violence et nous protège.

Bangoura Ibrahima Sory