Virginie Touré est diplômée en agriculture biologique en France. En Guinée, elle tient l’entreprise Certi-Bio Guinée, créé en 2019 qui évolue dans l’accompagnement, des conseils en agriculture biologique mais aussi dans l’accompagnement au niveau de la certification de l’agriculture biologique.
Dans cet entretien, cette passionnée de terre et de la biodiversité a partagé ses expériences et son expertise, dans la promotion de l’agriculture biologique dans un monde en perpétuelle quête des produits naturels. Lisez
Décrivez-nous l’importance de cette société ?
Cette société est venue pour aider les producteurs, les transformateurs tous les acteurs des différentes chaines à passer en agriculture biologique parce que c’est un mode production soucieuse de l’environnement, qui exclut tout utilisateur d’intrants chimique de synthèse d’OGM (organismes génétiquement modifiés), voilà qui va plutôt mettre en avant les ressources naturelles donc, on va préconiser en agriculture biologique, la fertilisation à partir des verres de terres, on va également solliciter des coccinelles, de crapauds, pour la biodiversité et également les abeilles pour la pollinisation des arbres fruitiers et des légumes.
L’agriculture biologique respecte le bien-être animal, parce que l’animal est au cœur de l’agriculture biologique, c’est une agriculture qui fait attention aux animaux, parce qu’ils sont important dans ce que nous faisons. Cette agriculture va également mettre avant tout qui est autour de nous, et exclut l’étude de l’utilisation des pesticides.
Comment protéger les produits agricoles, dans un monde sous l’emprise des OG?M
Quand on  décide de partir en agriculture biologique d’abord on ne va pas le faire tout seul, on va solliciter une société comme la nôtre qui aimerait visiter l’exploitation, il faudrait attirer l’attention des gens, quand on parle d’agriculture biologique, c’est tout l’ensemble, il n’y a pas que l’agriculture, on à la pisciculture, l’agriculture et tout ce qu’il va être la production du miel, on a aussi la partie animale, tout cela fait partie de l’agriculture biologique. Une fois que tu prends l’exemple de certification, un producteur veut passer une agriculture biologique, il contact un organisme de certification, qui vient pour visiter son exploitation, pour voir comment il travaille; nous observons s’il a l’habitude d’utiliser des pesticides, quand on vient on fait un prélèvement du sol pour voir jusqu’où le sol est atteint au niveau des résidus et de pesticides. Après on lui demande de changer son mode de production, on lui demande des conseils comme la rotation des cultures d’insectes, de légumineuses de la façon de faire des légumineuses, ça va être du haricot, le gombo ; en plus on remarque que la plupart des gens qui font une culture soit la tomate ou le piment, quand ils enlèvent, ils remettent la même chose encore là, il faut laisser le sol respiré, quand tu enlèves un piment, tu mets plutôt après une légumineuse, le haricot, de mais, tu mets autre chose pour le sol se nourrisse différemment, laisser un intervalle de 40 jours, soit 3 mois, ça dépend de la légumineuse que tu vas mettre et après tu reviens pour travailler sur le sol, parce que le sol, c’est un être vivant. Le temps que le sol reprend ces marques, donc 3 ans avant que tu ne sois certifié, pendant ce temps, on va t’apprendre à cultiver différemment, tu ne vas plus utiliser de pesticides. Chez nous, en Afrique on va retourner des filantes de volailles des bouses de vaches, on va préconiser l’association des cultures qui vont ensemble avec la tomate, le poivron, quand on met les deux ensemble, il y a la lutte biologique, les piserons ou les strictes qui attaquent les tomates, ne peuvent pas. Les associés avec le poivron même la citronnelle, on peut la mettre avec la salade, avec ces associations à faire comme ça pour que la lutte se fasse. On n’a pas besoin d’intrants chimiques. Mais aux niveaux d’agriculture biologique, on va beaucoup solliciter le binage, on va beaucoup faire de désherbage pour ceux qui n’ont pas les moyens, ça va être manuel, mais ça va prendre beaucoup de temps. Les gens préfèrent mettre le pesticide qui détruit tout et quand il détruit, ils tuent les verres de terre et se sont les verres de terre qui permettent au sol de se fertiliser, c’est pour cela qu’on ne veut pas de pesticides, parce que une fois que le les verres de terre meurent, le sol devient stérile.
Il ne vit plus la partie aérienne, c’est plus joli, mais au sous-sol il y a plus rien. Le pesticide peut tuer même les abeilles, on n’a pas de vie sans les abeilles, ce sont les abeilles qui polonisent les fruits et les légumes, donc si on perd nos abeilles il n’y a aura plus de plantes, donc il faut fasse attention quand on commence à respecter ces différentes règles au niveau de l’agriculture biologique, les choses se mettent en place.
La production qu’on fait elle est saine, d’engrais chimiques, quelqu’un peut même cueillir, commercer et manger, même si on la lave pas, au moyen on sait que il y a pas de problème, là quand tu mets des engrais chimiques déjà, il faut porter les gangs et il faut les laver plusieurs fois, avec l’eau de javel avant de manger, on connait les dégâts des pesticides ça créent beaucoup de cancer, même l’infertilité, et la stérilité chez certains hommes, la science qui l’a démontré, donc il faut qu’on fasse vraiment attention à tout ça.
Parlez-nous de votre label, quand et comment il a été créé ?
Certi bio a été créée l’année dernière (2019), parce que j’ai fait licence en agriculture biologique en France, là je me suis rapprochée de l’IFOAM (la fédération mondiale de l’agriculture biologique) pour que nous puissions lancer en guinée, nous sommes en train de lancer le système  participatif de garantie (SPG), c’est destiné à tous les producteurs, issus du monde agricole ( aquaculture, apiculture), c’est pour permettre aux agriculteurs locaux de produire selon le mode d’agriculture biologique. Mais au lieu de trois ans, comme l’union européenne( UE) le demande en agriculture biologique, nous ici avec le SPG bio-Guinée, ça être plutôt deux ans, sur deux ans, quand tu respectes ses règles avec le pesticide, tu suis les règlements que nous sommes en train de dire, on te donnera le logo SPG, ça veut dire que tu rentres dans une base de données où ce que tu peux produire, selon le mode d’agriculture biologique et les consommateurs peuvent manger en toute quiétude.
A la différence des OGM, quelle est l’importance de l’agriculture biologique ?
L’importance de l’agriculture biologique elle est à plusieurs niveaux, elle préserve l’environnement, en évitant de mettre de gaz carbonique et puis elle améliore aussi le climat et elle respecte également la biodiversité, parce ce que comme je disais, on ne va pas mettre de pesticide, donc tous les animaux  qui vont venir, ils peuvent vivre en harmonie, parce que leur n’est pas en danger par rapport à des pesticides qui les menacent, ( les crapauds, les verres de terres, les coccinelles, les abeilles, les oiseaux) tous ceux-ci constituent la biodiversité, donc tous ces ont besoins de vivre ensemble dans une parfaite harmonie. Quand vous êtes avec de pesticides, ils  vont mourir. Dans la biodiversité, on va mettre des haies pour préserver, parce que dans un champ où il n’y a pas de champs où il n’y a pas de hais quand le vent vient ça peut ramasser tout, on met des hais pour protéger les cultures. Face à l’agro foresterie, on peut mettre des orangers sur chaque 20 mètres, les arbres fruitiers, donc ça permet de préserver l’environnement, même la qualité de l’eau aussi est préservée, parce que c’est une eau saine qu’on peut boire.
Vos conseils à l’endroit du public, notamment les décideurs ?
J’attire l’attention du chef de l’Etat, je voudrais que le chef de l’Etat à travers les différents organismes en charges de ce domaine (environnement, agriculture, la pêche etc.) que la Guinée puisse se doter d’une agence nationale d’agriculture biologique, comme certains pays limitrophes. Je m’adresse au chef de l’Etat parce que, c’est lui le père de la nation, parce que notre santé en dépend, les pesticides ne sont pas bons pour les guinéens, il faudrait que le président de la République donne des instructions pour que nous puissions travailler dans ce sens, à travers cette agence qui va vraiment réguler le marché de la bio, il y a un phénomène qui est en train de se développer en Guinée, les normes ne sont pas respectées donc par rapport à ça, je me suis rapprochée à la direction générale de la normalisation et de la métrologie pour que nous puissions lancer la norme sur l’agriculture biologique. Parce que les petits commerçants, les autos entrepreneurs ou les agri-preneurs s’amusent à mettre sur les étiquettes bio, sur leurs produits on va trouver du miel, des cosmétiques et pleins d’autres produits om on met le mot bio, on ne met pas bio parce qu’on veut mettre bio, il faut un contrôle rigoureux, avant d’utiliser ce mot là, parce que c’est tromper le consommateur, quand tu dis bion le consommateur qui voit cela, il est rassuré, or il n’est pas bien le produit, pour qu’un produit soit bio il faut qu’il soit certifié par un organisme de certification reconnu par l’UE.
Entretien réalisé par :
Amara Touré