Fruit de l’Université guinéenne, Abdoulaye Salim Camara est historien et écrivain, né à Kindia où il a fait ses études élémentaires et secondaires. Il est détenteur de plusieurs attestations dans beaucoup d’entreprises et ONG de la place. Auteur de deux ouvrages : Histoire du Royaume de Kania, actuel Kindia paru en 2019 et contes des sages de Guinée publié en 2022.

Nrguinée.net : Parler nous de votre ouvrage lié à l’histoire du royaume de Kania actuel Kindia ?

Abdoulaye Salim Camara : Le livre, histoire du royaume de Kania, actuel Kindia est un ouvrage d’histoire qui parle sur l’une des zones les plus importantes de la République de Guinée à l’occurrence, la région de Kindia d’une façon générale. Alors vous n’êtes pas sans avoir que la région de Kindia a connu une histoire très riche, mais pas connu du grand public.

Ce document vient pour éclairer les gens sur le passé glorieux de cette région et ça parle de son histoire non seulement de la période précoloniale et jusqu’à la colonisation. Et pendant cette période précoloniale, la région de Kindia a eu à mettre en place une structure organisationnelle bien structurée qu’on a appelé le royaume de Kania. Dans les années 1750 avec 10 rois appelés ‘’Kandet’’ comme dans les temps en Egypte antique, les rois prenaient le titre des ‘’pharaons’’, au Mali ‘’Mansa’’. Donc, à Kania aussi, il y avait cette particularité, les rois avaient le titre de Kandet comme pour dire les propriétaires. Parce que en tant que roi, c’est lui qui tenait le pouvoir, la responsabilité ; et avait la voix au chapitre sur tout le territoire. C’est-à-dire tout le royaume. Cet ouvrage est reparti en quelques chapitres dont le premier porte sur les origines et la fondation du royaume. A ce niveau, on verra les mécanismes qui ont poussé des kaniakas anciens, à se réunir pour fonder ce royaume. Les raisons sont sécuritaires surtout. Parce que quand on joue à l’isolement, quand on joue seul, on est souvent exposé à beaucoup de danger. Mais, en gros on peut se protéger.

Donc, ce besoin sécuritaire a été l’une des causes fondamentales de la fondation de ce royaume. Et le royaume presque a vu le jour à Friguiagbé, parce qu’en ce temps, le doyen de la région résidait à Friguiagbé et c’était ‘’Baga Frigui Camara’’, le fondateur deFriguiagbé. Donc, Friguiagbé à jouer un grand rôle dans la formation de ce royaume. Ce qui fait qu’après la formation, les sages de la région ont donné le privilège à un fils de Friguiagbé d’être le premier ‘’Kandet’’de Kania. Après ça, ils ont aussi décidé à ce que les autres Kandet soient tous issus de Friguiagbé mais dans la grande lignée des Soumah. Ce qui fait que tous les Kandet qui se sont succédés à la tête du royaume sont Soumah.

Après la fondation, il y a l’organisation politico-administratif, l’organisation économique, sociale, culturelle et en fin le déclin du royaume. C’était les différents chapitres du royaume de Kania, actuel Kindia.

Comment avez-vous embrassez la littérature ?

Ce n’est pas la littérature, un livre d’histoire est différent d’un livre de poème, de poésie ou de roman. Un livre d’histoire, c’est un livre scientifique. Moi je suis historien de formation, licencié en histoire et j’ai aussi ma maitrise en histoire à l’université Julius Nyéréré de Kankan. Donc l’histoire, c’est une science parce que il faut obéir la méthodologie des recherches ; c’est ce qui fait que ce n’est pas la littérature, c’est la science.

Vous êtes écrivain, journaliste et historien, comment arrivez-vous à les conciliez ?  

C’e n’est pas facile. Mais en ma qualité d’historien, je suis chercheur ; et quand, je fais des recherches, je les mets sur les papiers, et en les mettant sur les papiers, je deviens écrivain. Donc, comme l’écriture fait partir de ma passion, je suis rédacteur en chef du journal le tremplin où j’évolue depuis 2015. C’est presque le même domaine, il faut le dire ainsi. Car, un historien, est un chercheur, de même que les journalistes.

Peut-on connaitre les questions traitées dans vos œuvres ?

Mes œuvres traitent l’histoire, surtout le brassage ethnique de la Guinée. Et si j’écris, c’est pour amener chaque guinéen à se retrouver dedans. C’est-à-dire je fais en sorte que les Guinéens sachent que la Guinée appartient à tout le monde et que nos aïeux ont vraiment réussi à mettre en place, une base solide un peu partout dans le pays, pour les uns et les autres de vivre ensemble, de regarder la même direction et avoir un seul objectif qui n’est rien d’autre que le développement de la Guinée.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de vous pour le futur ?

Par la grâce d’Allah, j’ai beaucoup de projets de culture qui pourrons intéresser les Guinéens et les aider aussi, non seulement à souder leurs liens de fraternité et de solidarité et surtout aider le pays à progresser.

Un message à l’endroit de la jeunesse guinéen ?

Tout ce que je demande à la jeunesse guinéenne, c’est de s’intéresser à la lecture. Parce qu’en lisant, on apprend beaucoup de choses. Mais on a constaté qu’il y a beaucoup d’écrivains aujourd’hui, mais les jeunes s’intéressent peu à la lecture. Et sans cette lecture, ils ne pourront jamais avoir une passion adéquate. Il faut connaitre son histoire phare, mais chez nous en Guinée, les gens ignorent leur histoire. Donc, je demande à chacun de s’investir dans la lecture.

Votre regard sur la crise socio politique en Guinée ?

Quand on jette un regard sur la société guinéenne surtout les hommes politiques, parfois on craint parce qu’on constate par-là que beaucoup de groupes sociaux se rangent derrière un homme politique et de son ethnie. Ce qui est très dangereux pour le pays. Parce que, les pays comme le Rwanda, le Congo, le Burundi et autres, c’est ce qui les plonger dans le KO que chacun de nous connait. Donc, il faudrait que les Guinéens aient une autre conception de la politique. Car, la politique c’est pas un problème de l’ethnie, ce n’est pas non plus un problème de communauté ou de famille. Mais, c’est un problème de projet de société, quel qu’en soit la personne qui est là si on doit le rejoindre, il faut qu’on évalue sont projet de société, si c’est en conformité avec nos idéaux, vraiment on va vers lui. Mais, ce n’est pas le cas, il faut que le président du CNRD soit attentif. Le plus grand problème des Guinéens c’est l’ethnie, si cela est tuer en Guinée, les Guinéens pourront avoir une vie paisible et un développement radieux profitable pour tout le monde. Donc, nous profitons avec le CNRD, peut-être les données vont changer par la grâce d’Allah.

Ibrahima Sory Bangoura