La préfecture de Kouroussa est une ville riche en mines d’or. Mais l’orpaillage fait défaut de la part de sa population. Le préfet Aboubacar Doumbouya, dans un entretien avec notre reporter, met en exergue les problèmes qui assaillent sa préfecture. Notamment l’orpaillage qui est un fléau destructeur de l’environnement, le conflit entre éleveurs et agriculteurs. Sans oublier les difficultés auxquelles il est confronté depuis sa nomination et les projets qu’il a pu réaliser. 

 Nrguinée.net : L’orpaillage est un véritable fléau de destruction de l’environnement. La population artisanale est-elle consciente de la dégradation ? comment les taxes sont- elles gérées ?

Aboubacar Doumbouya : La population de Kouroussa n’est pas consciente de la dégradation de l’environnement. Aujourd’hui, nous avons d’énormes problèmes, parce que la préfecture de Kouroussa est assise sur une mine d’or. Chaque fois, il y a des découvertes et les gens viennent. Pas plus tard, avant hier, il y a un village, situé à 4 km de Kouroussa, il y a eu de l’or. Maintenant tout le monde se dirige vers là-bas. Donc, la population se base sur l’exploitation de l’or. Elles ne sont pas conscientes du fait causé par l’orpaillage.

La taxe qu’elle paie, dès qu’une mine d’or est découverte, les services de mine se rendent directement pour voir si le lieu est propice à l’exploitation. Et le village qui en a bénéficié paie une somme pour l’ouverture. Mais, cette somme, est insignifiante. C’est dans l’ordre de deux à trois millions de nos francs, c’est selon la grandeur du lieu.

L’argent une fois payé au service de l’impôt, va dans le fonctionnement de la Préfecture, parce que jusqu’à présent on n’a pas un budget de fonctionnement.

Comment gérez-vous le conflit entre les éleveurs et les agriculteurs ?

C’est un conflit qui est très fréquent. Chaque fois que ça arrive, j’envoie directement le Directeur préfectoral de l’élevage pour faire un état des lieux, si s’est propice à l’élevage ou à l’agriculture. Alors, il fait son rapport, après on en discute. Si c’est le champ qui doit être exploitable, les éleveurs quittent, ou si le lieu est favorable pour l’élevage, il faut obligatoirement qu’il ait un petit lac où les animaux doivent boire.

Depuis votre nomination à ce poste, quel constat peut-on faire à ce jour ?

C’est beaucoup, parce que quand je suis venu, il y avait le problème d’eau potable qui a été finalement résolu. Il avait aussi la dégradation de la route. Mais avec la coopération chinoise, on a puis mettre fin à cette situation. Il y a également cette affaire d’orpaillage. Souvent, il y a soulèvements. Quand je suis débordé, je fais recours à Kankan pour nous venir en aide. Les militaires qui sont sur le terrain nous assiste aussi.

 Votre message…

Kouroussa est une grande ville et surtout une cité d’avenir. Si les dispositions sont prises contre les orpaillages, Kouroussa va être une ville émerveillée et convoité.

 

Ibrahima Sory Bangoura