‘’ On a fait ce tour de la Guinée pour bien s’enquérir des problèmes de l’Artisanat’’

Agir pour sortir de la léthargie d’Artisanat en Guinée, un secteur porteur de croissance sous exploité et ignoré, c’est la trame d’action qui motive la nouvelle Directrice générale de l’Office National pour la Promotion de l’Artisanat en Guinée. Mme Boiro Marie Somparé veut passer à la vitesse croisière pour redynamiser le secteur après 5 mois de gestion. Cette motivation résulte du constat qui se dégage de la tournée qu’a effectué Mme Boiro à l’intérieur du pays.

NRGuinée : En votre qualité de Directrice générale, parlez-nous des corps de métiers d’artisanat et leur importance dans la vie économique ?

Mme Boiro : Il y a beaucoup de corps de métiers dans l’Artisanat parce que dans le code, presque 80 corps de métiers sont répertoriés. Mais à présent, nous sommes en train même de réviser ce code puisqu’on a plus de 100 corps de métiers. Et, c’est tellement important que je dis souvent que les artisans d’aujourd’hui sont les industriels de demain. Parce que, tout commence à une échelle plus petite avec la main de la transformation ; après, c’est ce qui va jusqu’à aboutir à des entreprises, à des usines.

Mais, ça commence manuellement. Donc, c’est vraiment un point de l’économie du pays à prendre en considération ; quand on sait que dans l’Artisanat, vous avez les teinturières, les maçons, les sculpteurs, les menuisiers, les électriciens etc. Donc, tous ceux-ci, représentent  la force vive du pays, les artisans.

A votre arrivée, je suppose que vous-avez fait un diagnostic de votre secteur. Pouvez-vous nous confiez un mot SVP ?

On n’est toujours en train de faire le diagnostic ; et j’avoue que l’Artisanat qui est un vaste domaine, devrions pas aller trop vite en besoin ou se précipiter. Nous venons d’effectuer des tournées à l’intérieur du pays pour voir nos différentes centres d’expositions artisanales, comment mettre les réorganiser et mettre ces sites en valeur qui doivent servir à faire la promotion des produits artisanaux guinéens.

Bien, nous avons fait ce tour de la Guinée pour bien s’enquérir des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Ainsi, nous mettrons toutes les bouchées doubles pour réellement rendre ces centres vraiment opérationnels, d’ici la fin de l’année.

Aussi, il faut noter que nous avons diagnostiqué le problème de perfectionnement. Vous n’êtes pas sans savoir que nos artisans sont  très talentueux mais ils pratiquent l’artisanat un peu traditionnel C’est-à-dire c’est un héritage en général, du père au fils. Aujourd’hui, nous voulons les tirer de là, pour aller vers la créativité ou vers les actions les plus contemporaines et plus comestibles pour les hommes. Donc, il y a un sérieux problème de perfectionnement qu’il faut faire, et il y a aussi le problème des ressources financières. Parce qu’à ce jour, il y a beaucoup de groupements qu’il faut vraiment aider pour qu’à la longue, ils soient autonomes.

Quelles sont les activités que vous auriez à réaliser pour redorer le blason de ce secteur ?

Il ne faut pas oublier qu’on n’est là, il n’y a pas longtemps, nous avions été nommés en avril dernier. Donc, on n’a pris un peu de temps, parce que même à l’interne, il y avait beaucoup de réformes à faire.

Le toilettage de texte, reste un tremplin pour pouvoir faire équivaloir la loi. Il y avait le toilettage juridique à faire surtout nos textes qui ont été élaborés à cet effet. Nous avons fait le diagnostic sur le terrain,  élaborer un plan sur lequel nous allons travailler d’ici la fin de l’année. Ce n’est pas un nouveau plan, c’est un plan qui a été réajusté ; et il faut reconnaitre que ce plan annuel était déjà là.

Comme, je vous ai dit plus haut, à l’interne, nous avons eu à faire des réformes pour faire fonctionner la structure pour plus de visibilité.

Votre projet futur ?

Je veux que des centres artisanaux soient fonctionnels, c’est-à-dire que les artisans intègrent ces lieux qui leur appartiennent pour qu’ils puissent faire des animations dedans et surtout, inviter la population à venir massivement regarder leur production.

Créer une synergie de rencontres dans ces zones-là. C’est pourquoi à partir de cette année,  on a prévu d’ici la fin de l’année qu’on puisse démarrer les marchés régionaux de l’Artisanat. C’est-à-dire, chaque région aura son marché. Ainsi, cela permettra aux artisans de Guinée, ou même de la sous-région, d’avoir un programme préétabli à l’avance et favoriser les échanges ; tant au niveau de la formation, de la technique de création pour qu’il est un jumelage permettant de booster non seulement les compétences, mais aussi veiller à la qualité des produits offerts à la population.

Que comptez-vous pour redynamiser ce secteur ?

Il y a beaucoup de choses à faire, on n’est en train de travailler sur des textes qui vont nous permettre avec l’appui de l’Etat, d’acquérir des ressources financières.

Mais aussi, nous comptons beaucoup sur les bailleurs de fonds pour réaliser nos différents qui vont être orientés vers le financement extérieur avec lesquels on a déjà des partenaires. Bien des partenaires avec lesquels on échange sur nos plans d’action pour qu’ils sachent ou se rendent compte de la catégorie qu’il faut s’insinuer pour nous aider. Mais, nous tenons à ce que les artisans aient le minimum de connaissances pour travailler ; on sait que ce n’est pas facile. Car, dans chaque secteur, il y a un gros problème à résoudre avant de prétendre à l’excellence, à la qualité. Comme, c’est le cas à ‘intérieur, on mettra tout en œuvre pour être beaucoup plus avec les partenaires.

Votre message ?

Nous avons beaucoup d’ambitions qui se trouvent dans notre feuille de route pour essayer de qualifier l’Artisanat guinéen. Donc, normalement pour l’année prochaine, il y’aura beaucoup de perfectionnement dans divers cas de métiers et on choisira en fonction de corps de métiers qui a plus d’impact au niveau de la population. Notamment, la teinture, vous s’avez qu’il y a beaucoup de femmes qui se lancent dans ce métier. Et puis, on essayera de ressortir tous ces corps de métiers qui ont tendance à disparaitre où bien qu’on les fasse revivre ; qu’on puisse transmettre se savoir-là aux jeunes. Dans cette optique, nous demandons l’appui de l’Etat ainsi que des partenaires techniques et financiers pour faire évoluer le secteur de l’Artisanat dans notre pays.

Interview réalisée par  Ibrahima Sory Bangoura